Autochtones: Québec donne le feu vert à une enquête publique

Par Fanny Lévesque 21 Décembre 2016
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Le gouvernement de Philippe Couillard lance une commission d’enquête pour examiner les relations entre les Autochtones et les services publics de l’État pour «prévenir et éliminer (…) toute forme de violence, de pratiques discriminatoires ou de traitements différents» envers les Premières Nations.

Le premier ministre en a fait l’annonce mercredi en présence notamment du chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec, Ghislain Picard, qui réclamait depuis les événements de Val-D’Or, une enquête publique sur les relations entre les forces policiers et les Autochtones et toute l’administration de la justice.

Le mandat de l’enquête, qui s’intéressera aux 15 dernières années, se penchera sur les services de santé et services sociaux, la protection de la jeunesse, les services correctionnels, policiers et de justice. Les audiences auront lieu à Val-D’Or même si l’objectif n’est pas de refaire l’enquête du SPVM.

Il n’est pas exclu que la commission se déplace dans d’autres communautés de la province «si nécessaire». C’est le juge retraité de la Cour supérieure du Québec, qui a entre autres, assumé la responsabilité du district judiciaire d’Abitibi pendant 25 ans, Jacques Viens, qui présidera les travaux.

«Peu importe la couleur de notre peau, nos croyances ou qui nous aimons, personne ne mérite d’être humilié, diminué (…) Nous proposons un forum qui nous qui permettra de traiter ces questions et d’analyser, sans préjugé, sans complaisance et de manière indépendante les gestes qui doivent être posés pour que tous puissent vivre dans un climat de confiance, d’écoute et de progrès», a déclaré Philippe Couillard.

Les discussions avec les chefs autochtones, la précision du mandat de l’enquête fédérale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées au pays et les conclusions de l’observatrice indépendante de l’enquête du SPVM, Fannie Lafontaine, ne sont pas étrangères à la décision du gouvernement d’aller de l’avant.

Les audiences seront publiques, mais pourront aussi se tenir à huis clos, au besoin, a fait valoir la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée. «Les travaux ne devront pas nuire à des enquêtes en cours ou à venir. Le mandat de la Commission n’est pas de trouver des coupables, nous recherchons la réconciliation et non le blâme», a-t-elle soulevé.

Québec s’engage déjà à mettre en place «un mécanisme d’évaluation et de suivi des recommandations formulées» par la commission. L’exercice doit se tenir au début 2017 jusqu’en novembre 2018.

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