Pointe-aux-Anglais: Un règlement de zonage pour accommoder un projet éolien

Un projet de règlement de zonage a été déposé au conseil de ville de Port-Cartier pour faciliter la réalisation d’un projet éolien toujours dans l’air dans le secteur de Pointe-aux-Anglais. Le règlement permettra l’installation d’éolienne plus grande que le permet le présent règlement de la MRC.

Le projet de règlement modifiant le règlement de zonage quant aux zones à risques d’érosion littorale et aux éoliennes à grand gabarit a été déposé au conseil le 11 juillet par le conseiller Alain Thibault. Le règlement vise à permettre l’implantation d’éoliennes «beaucoup plus grandes et plus grosses que le règlement intérimaire» de la MRC des Sept-Rivières présentement en vigueur. Si le règlement municipal de Port-Cartier est adopté, il devra en être de même à la MRC.

C’est que le promoteur RES Canada a toujours l’intention d’implanter un site d’éoliennes à Pointe-aux-Anglais et prévoit l’installation de turbines plus grandes que le permet le règlement. «Plus tes éoliennes sont grosses, plus tu réduis le nombre d’entre eux parce que tu augmentes la puissance», explique Alain Thibault.

Moins d’éoliennes, mais plus grandes

Un plus petit nombre d’éoliennes, mais de plus grandes envergures, permettraient aussi de réduire le nombre d’aménagements en forêt. M. Thibault affirme que cela pourrait réduire l’impact environnemental du projet en plus de réduire les désagréments pour les utilisateurs de la forêt publique, nombreux dans ce secteur. Une assemblée publique de consultation relativement à ce projet aura lieu à l’hôtel de ville de Port-Cartier le 29 août à 19h.

RES Canada avait soumis à l’été 2014 un appel d’offres pour développer un projet éolien de 150 MW au coût de 330 millions $ à Pointe-aux-Anglais. Cependant le projet n’avait pas été retenu par Hydro-Québec en décembre 2014. Advenant l’acceptation du projet, la Ville de Port-Cartier aurait pu récolter jusqu’à 750 000 $ en redevances par année.

Bloc octroyé aux Innus

Entre temps, Québec a octroyé un bloc énergétique de 200 mégawatts à la nation innue de la Côte-Nord pour la réalisation d’un projet éolien sur son territoire. «La réalisation de ce projet éolien entraînera des retombées importantes qui nous permettrons enfin de mettre en place une structure nationale innue concrète et viable et nous aiderons à faire un pas de plus vers notre autonomie», avait alors réagi le chef de Uashat mak Mani-Utenam, Mike McKenzie.

Le partenariat entre Québec et les neuf nations innus de la région s’inscrivait dans «l’accomplissement» du bloc de 4000 mégawatts de la stratégie énergétique 2006-2015. Selon Alain Thibault, RES Canada travaille de concert avec les Innus pour exploiter ce bloc énergétique. Un autre promoteur avait aussi tenté de développer un projet éolien à Pointe-aux-Anglais en 2009. La société Northland Power avait présenté un projet de 25 MW d’énergie éolienne, mais n’avait pas été sélectionnée par Hydro-Québec.