Dominick Léonard: Nourrir une vision alternative de l’humour

Par Éditions Nordiques 5 août 2016
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Sans pour autant chercher à se mettre à l’avant-plan, Dominick Léonard espère demeurer actif le plus longtemps possible dans le milieu de l’humour. Il conserve encore la flamme, même après plus de vingt ans de carrière.

Amuseur public à ses débuts, Dominick Léonard était récemment de passage sur la Côte-Nord pour s’y produire en spectacle. Relativement méconnu du grand public, cet humoriste expérimenté surprend par sa vision alternative du métier qu’il exerce depuis plus de 20 ans.

Avec du recul, Dominick Léonard éprouve certains regrets de ne pas s’être inscrit à l’École nationale de l’humour, même s’il continue à croire que ce n’est pas un passage obligatoire pour faire une carrière dans ce milieu. «Ça m’aurait sûrement donné une meilleure visibilité. Ces finissants sont mis en valeur. On leur donne de très belles tribunes pour s’exprimer. D’une manière ou d’une autre, j’arrive très bien à vivre de ce métier et ça me convient. Je n’ai jamais cherché à être une grande vedette», soutient-il.

Lorsqu’il monte sur scène, ce fin improvisateur accorde une très grande place à la spontanéité. «Avec deux blagues, je peux facilement faire 15 minutes de spectacle. J’ai un très bon sens de la répartie. Ça m’est très utile lorsque je suis en spectacle pour interagir avec les gens, explique-t-il. J’ai tendance à souvent décider de ce que je vais faire à la dernière minute. J’aime bien marcher sur une corde raide.»

Un contexte plus propice

Loin de chercher à être une vedette, l’humoriste se considère privilégié d’évoluer dans ce milieu. «J’aimerais qu’il y ait plus d’intérêts à mon endroit. C’est vraiment sur scène que je suis à mon meilleur. J’aime surfer avec le public, confie-t-il. Au départ, j’étais inquiet de ne pas avoir un message social à dire. Aujourd’hui, j’en ai un, mais je constate qu’il est très souvent décalé.»

Encore aujourd’hui, il perçoit l’humour comme un mode d’expression artistique qui se prête mieux à des rendez-vous intimistes plutôt qu’à des spectacles dans de grandes salles. «Les gens ont de moins en moins d’argent pour aller voir des shows. Peu d’humoristes arrivent à remplir les salles. Ça coûte très cher pour s’y produire. Nous ne sommes pas tous des Louis-José Houde ou des Mesmer», lance-t-il.

Un choix qui s’impose

Contrairement à plusieurs, il se voit difficilement occuper un emploi à raison de 40 heures par semaine. «J’aime la liberté que mon métier me procure. Ça ne s’accompagne pas d’un horaire fixe. En tant qu’artiste, je constate que ma vie passe très lentement. Ça me convient ainsi. Même si je donne deux ou trois spectacles par semaine, ce n’est pas là un rythme de travail qui m’épuise. Je suis aussi en mesure de m’adapter à des gens qui sont plus ou moins attentifs.»

En aucune circonstance, Dominick Léonard n’a songé à baisser les bras, malgré toutes les difficultés rencontrées pour percer dans le milieu de l’humour. «Je crois qu’il faut plutôt offrir ses spectacles gratuitement aux gens. Les tenanciers de bar et les propriétaires de restaurant ont tout à gagner de débourser pour recevoir des artistes en leurs murs. Il faut dire que ce sont eux qui profitent directement des retombées», conclut-il.

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