Maten: Une autre trace laissée sur disque

Par Éditions Nordiques 4 août 2016
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Assez bien établie dans le milieu musical autochtone, la formation Maten se produira cet été au Café-Bistro l’Échouerie à Natashquan.

Immédiatement après la soirée d’ouverture du Festival Innu Nikamu qui prend son envol ce soir, la formation Maten procèdera à la salle communautaire de Mani-Utenam au lancement de son troisième album composé de onze chansons en langue innue. La concrétisation d’un projet musical qui germait dans la tête de ses membres depuis trois ans.

Étant l’un des trois membres de la formation, Kim Fontaine explique ce délai par le fait que lui et ses acolytes ont travaillé sur divers projets parallèles au cours des dernières années. «On fait de la musique surtout par plaisir. C’est le moteur premier, insiste-t-il. On aime tellement ça. Ça nous amène à voyager. C’est un aspect très intéressant de ce passe-temps que l’on prend très au sérieux. C’est une image que l’on projette. On ne veut surtout pas faire les choses à moitié.»

Animés par l’envie d’arriver avec un nouveau répertoire musical, ce trio de musiciens de Uashat mak Mani-Utenam s’est décidé à se réunir en studio, il y a quelque temps, pour travailler à la composition et à l’écriture de nouvelles chansons. «Samuel (le chanteur principal) écrit la plupart des textes et en compose leur mélodie. Par la suite, on a fignolé tout ça ensemble avec l’aide précieuse de Réjean Bouchard. À titre de réalisateur, il a apporté un regard extérieur sur ce qu’on fait et c’est grandement apprécié», lance Kim Fontaine.

Un nouveau répertoire musical sur lequel la formation arrive difficilement à apposer une étiquette. «Il y a beaucoup de country et de folk. On tend parfois vers le rock et même vers le disco sur l’une des chansons de ce nouvel album. Une chanson que l’on interprétait déjà en spectacle et qu’on a décidé de mettre sur le disque avec de nouveaux arrangements», précise-t-il.   

Un portrait social

La plupart des textes des chansons que l’on y retrouve résultent d’un travail d’observation au sein de la communauté dans laquelle ils évoluent. «On s’inspire de ce qui se passe autour de nous. C’est notre matière première, explique-t-il. Même si l’on travaille parfois à partir de chansons que d’autres ont écrites, on essaie toujours de les faire à notre image. Il faut dire que ce sont là des personnes qui partagent la même vision que nous.»

Malgré le fait que des sujets plus sombres soient abordés sur certaines chansons, la formation se soucie d’en arriver à tracer un portrait de sa communauté qui laisse place à de l’espoir. «On essaie de garder les sujets assez larges. On veut toucher les gens et susciter en eux des émotions. On ne veut surtout pas être déprimant. On le fait pour être en mesure de rejoindre le plus grand nombre de personnes», avance Kim Fontaine.

Un moment opportun

Sa participation à la 32e édition du Festival Innu Nikamu étant un pur concours de circonstances. «Il faut dire qu’on avait pris beaucoup de retard dans la livraison de l’album. Le timing était devenu opportun à ce moment-là pour le lancement de notre troisième album. Ça nous permet aussi de rejoindre des gens d’autres communautés. Je peux vous assurer que la scène musicale autochtone est vivante plus que jamais», affirme M. Fontaine.

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