Maude S. Pilon: Une intéressante mise en relation du territoire et du langage

Par Éditions Nordiques 31 juillet 2016
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Présentée jusqu’au 5 août à la salle l’Aquilon de la Bibliothèque Louis-Ange-Santerre, l’exposition «Quelque chose continue d’être planté là» de Maude S. Pilon s’intéresse sur la manière dont les paroles nous lient au territoire. Les résultats d’une recherche qui revêt un caractère humain, en raison des rencontres effectuées par l’artiste avec des gens lors de son séjour dans la région en 2015.

À la base, Maude S. Pilon cherchait à en savoir plus sur les «signes de pistes» qui constitue un système d’orientation traditionnelle utilisée par les gens lors de leur déplacement sur le territoire. Un élément très peu documenté en littérature. «C’est un langage qui n’est plus utilisé aujourd’hui. J’en ai trouvé certains que l’on voit ici sur des photos. Ce ne sont pas toujours des signes volontaires. Ce sont parfois même des traces laissées par la nature elle-même au fil du temps», avance-t-elle.

Une recherche que l’artiste multidisciplinaire n’hésite pas à qualifier d’infructueuse. «Je savais que ce serait, à la base, une recherche vaine. C’est un langage qui est disparu. Je m’en suis tout de même rapprochée dans une certaine mesure, indique-t-elle. J’en suis arrivée à faire le constat que le langage est étroitement relié au territoire. On a une manière de l’habiter qui est différente et qui évolue. On est  sédentaire. Les déplacements s’y font moins nombreux qu’autrefois.»

À travers cette démarche artistique, Maude S. Pilon cherchait un moyen de transmettre des connaissances reliées au territoire. «C’est ce qui m’a amenée à créer de grandes cartes que les gens peuvent consulter sur place. J’ai voulu illustrer cette perte de repères. On peut autant s’y trouver que s’y perdre. Pour moi, ça n’a rien de triste en soi», a tenu à préciser celle qui conserve des souvenirs impérissables des gens qu’elle a rencontrés sur la Côte-Nord.

 

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