Usine de biocarburant: Plus de 100 millions investis à Port-Cartier
Serge Mercier, président de Bioénergie AE Côte-Nord, la mairesse de Port-Cartier Violaine Doyle, le ministre fédéral des Ressources naturelles, Jim Carr, le ministre des Forêts Laurent Lessard, Robert Graham, président de Ensyn Bioénergie Canada et Réjean Paré, président du Groupe Rémabec.
Ottawa et Québec allongent des investissements de 76,5 millions $ à la société Bioénergie AE Côte-Nord qui aménagera une usine de transformation de biomasse forestière résiduelle en biocarburant à Port-Cartier.
L’annonce a eu lieu ce matin en présence du ministre fédéral des Ressources naturelles, Jim Carr et du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard. L’usine de Port-Cartier sera la première installation du genre à échelle commerciale au Québec.
La biomasse sera convertie pour produire 40 millions de litres de biohuile par année à partir de 140 000 tonnes de produits forestiers, à compter de l’automne 2017. Les travaux, dirigés par Axor Experts-Conseils de Sept-Îles, sont déjà en cours sur le site d’Arbec, non loin de l’usine de sciage.
Cette biohuile sera d’abord destinée comme produit de remplacement du mazout pour le chauffage et pourrait entrainer une réduction des émissions de 70 000 tonnes d’équivalents CO2. En gestation depuis quatre ans, la nouvelle usine créera une trentaine d’emplois directs.
Un marché «gigantesque»
«Nous sommes ici pour célébrer un grand progrès dans le développement de la bioéconomie au Québec et au Canada», a affirmé le ministre fédéral des Ressources naturelles, Jim Carr. «Je suis certain que cette nouvelle usine deviendra une fierté régionale», a pour sa part mentionné Serge Mercier, président du Bioénergie AE Côte-Nord. «Ce produit a devant lui un marché gigantesque. Bientôt, on pourra l’envoyer aux raffineries et produire de l’essence ou du diesel», a-t-il ajouté. M. Mercier a aussi remercié ArcelorMittal pour son «coup de main incroyable». La minière a testé le produit dans son usine de bouletage pour en mesurer son efficacité.
Un avenir «vert»
La mairesse de Port-Cartier, Violaine Doyle, a rappelé que les employés d’Arbec ont souvent connu des «situations difficiles». «Mais, on est devant un bel avenir, un avenir vert», a-t-elle mentionné. Elle a également remercié Joey Saputo, présent à l’annonce, pour sa «patience», malgré «tous les aléas» de l’industrie forestière. La famille a été longtemps propriétaire unique de l’usine de sciage Arbec. Ils sont aujourd’hui partenaires du Groupe Rémabec.
Ottawa investit 44,5 millions $, dont 27 millions $ proviennent de Technologies du développement durable Canada et 17,5 millions $ de Ressources naturelles Canada. Le gouvernement du Québec allonge aussi 32 millions $, dont 10 millions $ sont investis par Investissement Québec. Bioénergie AE Côte-Nord bénéficiera d’un congé de taxes de 5 ans de la part de la Ville de Port-Cartier.
L’État québécois a aussi mis de côté, en mars 2016, un volume de 170 000 tonnes métriques vertes de biomasse forestière résiduelle en provenance de forêt du domaine public pour l’approvisionnement en fibre de la nouvelle usine. Ensyn Bioénergie Canada, Produits Forestiers Arbec et le Groupe Rémabec, tous partenaires privés du projet de 103,9 millions $, fournissent 27,4 millions $.
Avec Fanny Lévesque
