Enquête sur suicides: Québec donnera suite aux recommandations 

Par Fanny Lévesque 29 juin 2016
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Le ministre de la Santé et des Services sociaux Gaétan Barrette lors de son passage à Sept-Îles en juin 2016.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a affirmé ne pas «prendre à la légère» l’enquête publique du coroner sur la problématique du suicide à Uashat mak Mani-Utenam et a confirmé que son gouvernement y donnera suite.

«Les enquêtes publiques, ce n’est jamais quelque chose que l’on prend à la légère», a assuré le ministre, de passage à Sept-Îles mardi pour constater de l’avancement des travaux à la résidence Gustave-Gauvreau. «À date dans mon mandat, j’ai toujours donné suite aux recommandations qui ont été faites par un coroner, peu importe la situation. J’attends ça (le rapport) avec beaucoup d’intérêt», a-t-il rajouté.

Le ministre Barrette a par ailleurs mis en évidence les problèmes «de déficience en termes de type et de quantité de services» dans les communautés autochtones. «On tombe dans la proximité et la réforme que je fais vise d’abord et avant tout que des soins de proximité soient donnés», a-t-il expliqué citant l’investissement public de 11 millions $ dans la mise à niveau du CLSC à Kawawachicamach.

«Pour la vague de suicide, on va tomber dans le même registre, dans des recommandations qui vont toucher les services, le personnel et ainsi de suite. C’est un enjeu réel auquel on devra s’adresser à partir de cette année. Je l’ai dit, les compressions qui doivent se faire ont dû l’être pour se donner les marges de manœuvre pour investir dans des secteurs qui en ont besoin. C’est la dernière année des compressions».

Époque des pensionnats

Au jour 2 du volet des recommandations de l’enquête publique, l’époque noire des pensionnats, dont un se trouvait à Mani-Utenam, a refait surface. La directrice par intérim de l’Institut Tshakapesh, Évelyne St-Onge, elle-même pensionnaire pendant 11 ans, a mis en lumière «le choc culturel dévastateur» de ces établissements sur les communautés.

«La vie que j’aurais dû connaitre, je ne l’ai pas vécu», a-t-elle exprimé. «Aujourd’hui, on essaye de donner à nos enfants une culture, une identité qu’on n’a pas». Très impliquée en éducation, l’ainée explique que les jeunes autochtones doivent parvenir à trouver l’équilibre «entre deux cultures» et que le système scolaire provincial ne les aide pas assez.

Mme St-Onge recommande entre autres, que des cours de langue innue soient offerts sur une plus grande fréquence à l’école, que l’histoire des Autochtones soit aussi enseignée et que les jeunes puissent par exemple participer à des séjours en forêt en famille. «On doit reprendre une facette de nous, qui nous a complètement échappé», souligne-t-elle.

Le coroner entend les suggestions du milieu pour enrayer la problématique du suicide à Uashat mak Mani-Utenam jusqu’à jeudi à Sept-Îles.

 

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