FerroQuébec: Le BAPE annonce une séance publique d’information

Par Éditions Nordiques 11 juin 2015
Temps de lecture :

Selon le Bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE), le projet d’usine de silicium de FerroQuébec dépasse certaines normes environnementales et serait une source importante d’émission de gaz à effet de serre. Une rencontre publique pour présenter l’étude d’impact environnemental aura lieu le 17 juin à Port-Cartier, un an après l’annonce officielle du premier ministre Philippe Couillard.

En février, FerroQuébec a dévoilé l’étude d’impact environnemental préliminaire lors d’une assemblée publique d’information. S’en est suivi une période de questions et réponses avec le ministère de l’Environnement. Le BAPE a rendu publics, mardi, l’étude d’impact finale et ses échanges avec le promoteur. Une séance d’information aura lieu le 17 juin à 19h30 à l’Agora du Complexe récréatif et culturel (CREC) en présence du promoteur et d’une représentante du BAPE.

Cette séance permettra au public d’en savoir plus sur le projet et s’inscrit dans une période de 45 jours où tout citoyen, groupe, municipalité ou organisme peut faire une demande d’audience publique auprès du ministre de l’Environnement. Une telle demande doit être envoyée avant le 24 juillet.

Dépassement de normes
Selon le BAPE, le projet «entraînerait des dépassements des normes du Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère pour certains contaminants». Le promoteur affirme cependant que les mesures d’atténuation réduiraient «grandement» ses dépassements.

Le BAPE affirme aussi que pour une production de 100 000 tonnes de silicium, les émissions de CO2 s’élèveraient à 400 000 tonnes par année. De telles émissions feraient de l’usine de Port-Cartier le 18e plus grand émetteur de gaz à effets de serre industriel au Québec.

Le promoteur estime que l’utilisation d’énergie hydroélectrique et de charbon de bois ferait de l’usine l’une des plus propres en comparaison aux autres usines de silicium ailleurs dans le monde.

FerroAtlantica 2014 (2)

Ça fera un an mardi prochain que le premier ministre Philippe Couillard a annoncé la venue de FerroQuébec à Port-Cartier. (Photo – Archives Le Nord-Côtier)

 

Risques d’accident technologiques
En raison des produits qui seraient transportés et entreposés à l’usine, le projet présente des risques «d’accident technologiques». Les industries voisines seraient les plus à risque d’être touchées par un accident. Le promoteur a mis en place un plan d’urgence préliminaire qui sera révisé et mis à jour périodiquement.

Selon le promoteur, le choix du site permet «d’éviter plusieurs répercussions sur les milieux naturels et humains» étant donné qu’il s’agit d’un site industriel désaffecté, celui de Rayonier Québec, et que l’usine serait située à 2 km des quartiers résidentiels les plus proches. Finalement, le promoteur s’est engagé à adopter une politique d’acquisition de biens et services et une politique d’embauche locale pour maximiser les retombées économiques à Port-Cartier et sur la Côte-Nord.

Peu d’inquiétude
Lors de l’assemblée publique de février dernier, les citoyens présents avaient peu d’inquiétudes concernant l’impact environnemental de l’usine. Les inquiétudes se situaient plutôt sur l’embauche de travailleurs locaux, certains craignant que l’entreprise ait recours au «fly-in, fly-out».

La mairesse Violaine Doyle avait exprimé le souhait, en février, que le projet ne soit pas retardé par une audience du BAPE.

Le projet de FerroQuébec comprend la construction d’une usine de silicium dotée de cinq fours de 30 MW chacun qui devrait produire 100 000 tonnes de silicium par année. Une usine de cogénération et de production de charbon de bois sera également aménagée. Le projet de 385 millions $ devrait créer 300 emplois directs et 230 pour la construction. La production devrait débuter en 2017.


 

Maquette de l’usine de silicium de Port-Cartier. (Photo – Archives Le Nord-Côtier)

 

 

Partager cet article