Blanc-Sablon songe à quitter le Québec : Les propos de Couillard n’ébranlent pas le maire Joncas

20 août 2014
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Blanc-Sablon. Photo archives

Malgré la fermeture du premier ministre Couillard à ce que Blanc-Sablon passe du Québec à Terre-Neuve-et-Labrador, le maire Armand Joncas entend bien aller sonder la population sur cette idée, qui permettrait un développement plus proactif de son coin de pays laissé de côté, à son avis, depuis trop longtemps.

Questionné sur les intentions évoquées par le maire du petit village de plus 1 250 habitants, le premier ministre Philippe Couillard a été formel : «le territoire du Québec reste comme il est», a-t-il affirmé, en marge d’une conférence de presse, à Québec.

Cette réponse n’ébranle pas Armand Joncas, qui en a assez que sa région essuie refus après refus, face à ses demandes logées au gouvernement provincial. «Avant que ça se fasse, ça va fera longtemps que lui ne sera plus premier ministre, donc peut-être qu’il y aura d’autres mondes avec plus d’ouverture d’esprit que lui», a-t-il réagi.

Développement routier, services médicaux, éducation, transport maritime : le maire de Blanc-Sablon ne sent pas de soutien de Québec dans ces dossiers de première ligne. «On est complètement oubliés par le Québec, sur tous les points de vue», a-t-il lancé.

Et même la Basse-Côte-Nord
Armand Joncas croit que si les autres maires de la Basse-Côte-Nord partagent son point de vue, il serait préférable pour la région de changer de province pour faciliter son développement. «Le trop-plein est venu à force de faire des demandes et d’avoir des réponses négatives. Tu accumules, tu accumules et quand tu en as assez, tu t’exprimes», a-t-il expliqué.

Le lien routier est le principal cheval de bataille de Blanc-Sablon, qui en 2014, se sent toujours isolé du reste du monde. «On a une 138 qui demande à être faite d’ici les cinq prochaines années, mais il n’y a aucune ouverture du gouvernement du Québec pour la compléter», a déploré le maire. À ses yeux, le développement de la région passe inévitablement par cette route et Québec manque de volonté.

«C’est juste un manque de vouloir du gouvernement. Au Labrador, ils ont fait 750 km de route, dans les mêmes genres de terrains que la Basse-Côte-Nord, à l’intérieur d’une période de trois ans et demi», a-t-il souligné.

L’élu ajoute que la bureaucratie québécoise ralentit encore plus le processus. «C’est beaucoup trop lourd au Québec. C’est beaucoup plus simple à Terre-Neuve. Ils sont capables de construire des routes meilleures qu’au Québec, avec une structure beaucoup plus forte pour le type de terrains que nous avons.»

Sondage
Armand Joncas compte aller demander l’avis à sa population avant d’entreprendre des démarches officielles auprès des différents paliers de gouvernement. «Si on a au moins 60% de la population qui est d’accord, on déposera les demandes», a-t-il affirmé. Malgré tout, la porte n’est pas encore totalement fermée pour Québec. «Si demain matin on pouvait s’entendre avec Québec, peut-être qu’on mettrait ça sur les tablettes pour un bout de temps», a-t-il mentionné.

En plus d’être ouvert à la négociation, le maire se dit conscient des délais qui pourraient être rattachés à ses demandes. «On ne s’attend pas que ça va se régler demain matin, c’est un processus de peut-être 10 ou 12 ans, mais on attend depuis que le Canada existe, alors on peut attendre encore une dizaine

(Photo : Alexandre Cormier)

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