EXCLUSIF : Québec intervient dans le litige entre le Port et Cliffs

Par Fanny Lévesque 16 mai 2014
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Québec mandate le ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, pour dénouer l’impasse entre le Port de Sept-Îles et Cliffs Natural Resources. Le litige qui perdure depuis maintenant près d’un an compromet l’accès au futur quai multiusager, dont la construction est sur le point d’être complétée.

Le Nord-Côtier a appris que le gouvernement de Philippe Couillard n’a pas l’intention de laisser trainer l’affaire. Mercredi, le ministre Daoust, son collègue des Transports, Robert Poëti et le ministre délégué aux Transports et à l’Implantation de la stratégie maritime, Jean D’Amour, ont convoqué une rencontre à Québec avec des représentants de l’autorité portuaire de Sept-Îles.

«C’est vraiment la volonté du gouvernement de régler ce dossier rapidement», a fait valoir l’attachée de presse du ministre Daoust, Melissa Turgeon. «Le gouvernement est déterminé, on sait que les retombées sont importantes», a-t-elle ajouté. Impossible à ce stade, de savoir quelle sera la stratégie employée par Québec pour faire progresser le dossier.

Joint au téléphone jeudi, le président-directeur général du Port, Pierre D. Gagnon s’est dit «heureux de confirmer» l’intervention du gouvernement provincial dans le dossier sans toutefois vouloir la commenter.

Enjeux importants
Le quai multiusager pourrait bien devenir l’une des pierres angulaires du déploiement du Plan Nord plus et de la mise en œuvre de la stratégie maritime du Saint-Laurent, deux projets chers aux libéraux pour relancer l’économie québécoise. Cinq nouveaux joueurs miniers, qui mirent des projets importants d’exploitation dans le Nord-du-Québec et au Labrador, ont déjà allongé au total 110 millions $ pour expédier leur production de Sept-Îles.

Sauf que pour se rendre aux installations portuaires, les minières devront emprunter les terrains appartenant Cliffs Natural Resources, ce qui est loin d’être assuré pour l’instant. L’administration portuaire de Sept-Îles et la minière américaine n’arrivent pas à s’entendre sur la vente des propriétés. Le maire, qui craint que l’affaire ne ralentisse le démarrage des projets aux retombées économiques majeures, a même fait le voyage jusqu’au siège social de la société à Cleveland, au début du mois.

Réjean Porlier souhaite que les parties sortent du «cadre légal» pour en arriver à une entente où «tout le monde trouverait son compte». La Ville de Sept-Îles a d’ailleurs l’intention d’agir comme «facilitatrice» dans le dossier en participant aux rencontres. Les parties, très peu bavardes, évaluent les demandes de la municipalité.

Le Port de Sept-Îles tente également de rendre accessibles deux portions du chemin de fer de Cliffs, toujours dans le secteur de Pointe-Noire, pour atteindre ses installations. L’administration portuaire a récemment déposé une requête en ce sens à l’Office des Transports du Canada, qui explique pour l’heure examiner la demande.

Le Port et Ottawa ont complété le montage financier du quai de 220 millions $, en investissant chacun 55 millions $. Comme l’affaire est devant la justice, Transports Canada refuse de commenter. Il a également été impossible d’obtenir une entrevue avec le ministre Daoust.

(Photo : courtoisie : Port de Sept-Îles)

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