Qualité de l’air : Les groupes environnementaux unissent leurs forces

Par Fanny Lévesque 25 janvier 2012
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Les groupes environnementaux de Sept-Îles mettent leurs efforts en commun pour que Québec installe une station d’échantillonnage de la qualité de l’air dans la région. Avec les projets économiques qui pointent à l’horizon, les intervenants revendiquent l’implantation d’un indice de la qualité de l’air – Plan Nord.

Voilà déjà quatre années que le Comité de défense de l’air et l’eau milite pour l’ajout d’une station d’échantillonnage à Sept-Îles. Récoltant les appuis des autres groupes citoyens, le Comité réalise une nouvelle offensive s’appuyant notamment sur les conclusions du Dr Stéphane Trépanier, médecin spécialiste de la direction de la Santé publique.

Dans une correspondance, ce dernier concède que certaines études révèlent un lien entre la pollution atmosphérique et la santé, notamment la morbidité respiratoire et cardiovasculaire. Sept-Îles, de par l’activité humaine et industrielle, n’y ferait pas exception, comme toutes les villes. «Les données actuelles ne démontrent pas une menace à la santé, mais il serait fortement souhaitable de quantifier mieux la qualité de l’air avec des données continues afin de mieux connaître la situation pour favoriser les mesures de mitigation au besoin», conclut-il.

Selon le porte-parole du Comité de défense de l’air et l’eau, ces nouveaux éléments viennent ajouter du poids à la demande du groupe. «À l’heure actuelle, il n’y pas de données en continu de disponibles sur la qualité de l’air, pourtant c’est la meilleure protection qu’on pourrait avoir, entre autres pour les personnes plus vulnérables», a ajouté Denis Bouchard.

Les groupes environnementaux suggèrent que les stations soient installées dans le secteur Ferland et dans le coin Retty-Dequen. «L’air n’est pas une ressource illimitée, on veut savoir si nous avons la capacité d’accueillir de nouveaux joueurs (…) on veut un indice local, qui aurait certains paramètres propres à Sept-Îles, selon les principaux polluants», a expliqué la porte-parole du Regroupement pour la sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles, Louise Gagnon.
Dans leur proposition, les intervenants demandent également que les données des capteurs d’air des grandes entreprises de Sept-Îles soient disponibles en continu.

La Corporation de protection de l’Environnement et le Conseil régional de l’Environnement de la Côte-Nord n’ont pas signé la lettre envoyée par les groupes environnementaux au MDDEP, mais se disent en faveur de l’implantation d’une station d’échantillonnage. En 2008, la Corporation avait d’ailleurs donné son appui au Comité de défense de l’air et de l’eau pour une demande similaire.

Sept-Îles sans Uranium, Fondation Rivières et l’Organisme des bassins versants de Duplessis sont les cosignataires de la demande adressée au MDDEP par le Comité de défense de l’air et l’eau et le Regroupement pour la sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles.

Des indices de la qualité de l’air existent dans plusieurs régions du Québec, dont le Saguenay-Lac-Saint-Jean et l’Abitibi-Témiscamingue. Selon l’Inventaire national des rejets polluants d’Environnement Canada, le Comité de défense de l’air et l’eau estime que les industries de Sept-Îles produisent 15% des rejets totaux des polluants atmosphériques de la Côte-Nord, évalués à 27%.

Les représentants de Sept-Îles sans uranium, du Regroupement pour la sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles et du Comité de défense de l’air et l’eau, Marc Fafard, Louiselle Dufour, Denis Bouchard et Louise Gagnon, lors du point de presse organisé, vendredi.