Propos d’Yves Bolduc: La directrice de la Bibliothèque Louis-Ange-Santerre réagit

Par Éditions Nordiques 29 août 2014
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À titre d’amoureuse de la littérature et de superviseure à la Bibliothèque Louis-Ange-Santerre, Sylvie Pelletier est consternée des commentaires émis récemment par le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, à l’effet que les bibliothèques scolaires disposaient de suffisamment de livres pour justifier le fait qu’il n’était pas nécessaire d’y investir pour l’ajout de nouveautés.

Sans être complètement surprise par de tels propos, Sylvie Pelletier déplore leur côté rétrograde. Des paroles qui ne reconnaissent en rien le rôle qu’est appelée à jouer la littérature dans le développement d’un citoyen, peu importe son âge. Un outil d’information essentiel contribuant à former une opinion éclairée sur divers enjeux de société et qui permet aussi aux jeunes de prendre goût à la lecture.

«D’aussi longtemps que je me souvienne, j’ai travaillé 26 ans dans des bibliothèques scolaires. C’est toujours l’endroit où l’on coupe en premier. Ce sont là des services directs aux enfants. Je constate que rien ne change. Il semble bien que les différents ministères ne se parlent pas», évoque celle qui ajoute que le ministère de la Culture et des Communications a fait de la promotion de la littérature l’une de ses priorités.

Sylvie Pelletier

Sylvie Pelletier

Selon la superviseure de la bibliothèque, le fait de faire place à de la nouveauté est un élément qui stimule grandement le goût à la lecture chez les jeunes.

«La lecture, c’est ce qu’il y a de plus près de l’enseignement. On doit en faire une priorité. Lire doit devenir un plaisir. Ce n’est pas parce que les rayons sont pleins que la qualité est au rendez-vous. Les jeunes ont besoin de nouveautés. Ils connaissent les différents auteurs jeunesse par les salons du livre. Je trouve ça insensé qu’un ministre puisse dire de telles sottises», affirme-t-elle.

De manière indirecte, Sylvie Pelletier demeure convaincue qu’un tel propos envoie un message clair à l’effet que la lecture n’est pas un élément important dans la formation des enfants.

«Il n’est pas suffisant de savoir-faire un métier quelconque. Il est important d’avoir une bonne culture générale. Même si on adopte un virage numérique, ça ne donne rien si les jeunes n’ont pas véritablement envie de lire. Lire, ça procure un beau moment de relaxation. La lecture a sa place.»

Il faut souligner que les propos d’Yves Bolduc ont entraîné de vives réactions de toutes parts, si bien qu’il a dû s’excuser publiquement.

(Photo : courtoisie)

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