Sommet sur le transport aérien régional: Le coût élevé du billet au cœur des enjeux

Par Fanny Lévesque 26 juillet 2016
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Le milieu économique de Sept-Îles n’a pas l’intention de rater l’invitation du gouvernement qui a annoncé lundi, la tenue d’un sommet sur le transport aérien régional. Le coût élevé des billets d’avion pour Sept-Îles est depuis longtemps décrié dans la région.

À l’heure du déploiement du Plan Nord, «le gouvernement a besoin d’être sensibilisé sur ce que devraient être les priorités», a indiqué en entrevue, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, aussi responsable du Plan Nord, Pierre Arcand. «Il est important à ce stade, de revoir un peu la façon dont on opère et quel rôle Québec peut jouer».

Québec organise donc un sommet «prochain» sur le transport aérien régional, dont la date n’a pas encore été arrêtée, mais qui vise à assoir à la même table les transporteurs, ministères, entreprises et intervenants «concernés» pour améliorer l’accès aérien aux régions nordiques. De la musique aux oreilles de Développement économique Sept-Îles (DÉSI), qui sera assurément de l’exercice.

«C’est super intéressant», a réagi le commissaire aux infrastructures stratégiques chez DÉSI, Russel Tremblay. «Ça fait déjà quelques années qu’on n’arrête pas de parler d’un malaise avec l’aéroport de Sept-Îles. (…) Je pense que le ministre Arcand a compris que c’est un frein pour le développement».

Il n’est pas rare de payer autour de 1000 dollars pour un vol aller-retour Sept-Îles vers Montréal ou Québec. Des coûts «effrayants» que s’explique mal M. Tremblay en raison du volume de passagers, surtout une clientèle d’affaires, qui transitent vers Sept-Îles. «Nous sommes le troisième aéroport en termes d’achalandage au Québec», dit-il.

«Ici, on a passé l’argument du manque de passagers, ça démontre qu’il y a une mauvaise foi quelque part». Russel Tremblay montre du doigt Air Canada qui se trouve en situation «de monopole», malgré que quelques transporteurs offrent des liaisons vers les centres urbains. «Il va falloir développer l’aérien, à des prix conséquents», martèle-t-il, surtout si Québec veut faire de Sept-Îles, la plaque tournante du Plan Nord.

«Intérêt de se parler»

Québec voit dans les préoccupations régionales «l’intérêt de se parler» rapidement. «C’est (un exercice) qui est dû pour se faire dans mon livre à moi», souligne le ministre Arcand. «Il faut avoir une vision beaucoup plus claire de ce qui est prioritaire pour les régions», notamment avec la reprise espérée du marché du fer. Le ministre de la Côte-Nord assure aussi qu’Air Canada sera invitée à la table, comme les autres.

«Ce n’est pas une question ici de faire un procès», avertit néanmoins le ministre. «C’est une question de regarder les opportunités (…) Il faut qu’il y ait de la compétition, il y a des joueurs qui desservent Sept-Îles, mais est-ce suffisant? Que doit-on faire pour améliorer le service? Est-ce qu’on peut travailler ensemble? Est-ce que le gouvernement peut apporter une aide, via un projet-pilote par exemple», énumère-t-il.

Le sommet sur le transport aérien pourrait avoir lieu en marge d’une rencontre de l’Assemblée des partenaires du Plan Nord, à l’automne ou au printemps 2017, estime M. Arcand. Le financement des infrastructures aéroportuaires en région sera aussi à l’ordre du jour de la rencontre, aussi pilotée par le  ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports.

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