La sagesse d’une maman atteinte de cancer à 26 ans

Par Éditions Nordiques 25 juin 2018
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Claudia Létourneau, 26 ans.

«Quand on reçoit un diagnostic de cancer, il ne faut pas voir ça comme une fin, mais comme un nouveau début. On va voir la vie d’une nouvelle façon. Je pense qu’on savoure juste plus la vie et qu’il ne faut jamais perdre espoir.»

Charlotte Paquet

Ce message livré avec tant de sagesse dans les premières heures du Relais pour la vie de Baie-Comeau et Haute-Côte-Nord, le 16 juin, il est signé Claudia Létourneau. Deux jours après la naissance de son premier enfant, voilà neuf mois et demi, la maman de 26 ans a reçu le diagnostic qui fait tant peur. Elle est atteinte d’un cancer de la peau et le pire qui pouvait être : le mélanome métastatique.

Des métastases ont atteint son foie et l’une s’est même logée à son cerveau. Cette dernière a pu être traitée avec une radiothérapie ciblée. Par contre, pour les autres, la chimiothérapie et la radiothérapie n’ont absolument rien donné. Pour traiter la jeune notaire baie-comoise, les médecins se sont tournés vers l’immunothérapie, un traitement relativement nouveau.

Claudia Létourneau se croise les doigts pour que ça marche. Elle est confiante, d’autant plus que dans 70 % des cas, l’immunothérapie permet de faire disparaître les métastases. Pour le moment, elle parle de résultats incroyables dans son cas. L’immunothérapie ne guérit pas, mais il n’y a plus de signe de la maladie, explique-t-elle, en espérant faire partie de ces statistiques encourageantes.

Un scénario impossible

Il y a deux ans, la jeune femme a participé à l’événement-bénéfice de la Société canadienne du cancer à titre de capitaine d’équipe. Elle l’a fait en pensant en particulier à une collègue de travail et à des membres de sa famille.

Jamais n’aurait-elle pu envisager à ce moment-là qu’en 2018, ses collègues de travail de PME Inter notaires se mettraient à nouveau à l’œuvre pour former une équipe, mais pour elle.

«C’était pas un scénario possible dans ma tête. Moi, je me disais qu’à 25 ans, je ne pouvais pas avoir le cancer», raconte-t-elle.

Mais le pire des scénarios est bel et bien survenu. Et durant la soirée du Relais pour la vie, lors du fameux tour de piste des vainqueurs et de ceux qui poursuivent leur lutte contre le cancer, elle affirme avoir été gagnée par l’émotion en apercevant tous les membres de sa famille et de la famille de son conjoint être là pour elle, en plus des amis et des connaissances sur place.

«Ç’a été très très touchant», souligne-t-elle, un sourire aux lèvres.

La recherche

On ne peut plus consciente que sans les progrès de la recherche, ses jours seraient comptés, Claudia Létourneau a multiplié les appels à la générosité de la population pour la cause du Relais pour la vie ces derniers mois. Ses démarches ne sont pas restées lettre morte puisque parmi les 48 équipes inscrites à l’événement, c’est la sienne qui a amassé la plus forte somme d’argent, soit un peu plus de 13 000 $.

Si son message de donner pour la recherche a été entendu, elle espère que ses efforts pour sensibiliser les jeunes et moins jeunes à l’importance de se protéger contre le soleil le sera tout autant. Et avec l’été qui commence, elle trouve que le moment est bien choisi pour rappeler aux gens d’être prudents.

Pour en revenir à la recherche, les médecins lui ont affirmé qu’il y a dix ans seulement, ils donnaient quelques mois à vivre, tout au plus un an, aux personnes atteintes d’un mélanome métastatique comme le sien.

«Je veux que ça continue (la recherche). L’immunothérapie, ça continue d’évoluer. Si mon traitement vient qu’à ne plus fonctionner, moi, je veux qu’il y en ait un autre, c’est pour ça que la recherche est très très importante», martèle-t-elle.

La jeune femme en rajoute.

«Moi, exemple, cinq ans (de plus) dans ma vie, ça va changer beaucoup de choses. Si c’est cinq ans, c’est cinq ans, mais moi, je me dis que je vais être encore là dans 40 ans. Je vois ça très positif», conclut-elle.

 

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