Olympiques ǀ Les parents de Charles Paquet peinent à y croire

Par Sylvain Turcotte 5:02 AM - 29 mai 2024
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La photo dans les mains de Claudia Dupuis et Claude Paquet a une signification importante. C’est lors du Championnat du monde junior de 2016 qu’ils ont commencé à croire au rêve olympique de leur fils, Charles Paquet.

À moins d’une bombe de la part du Comité olympique canadien et de Triathlon Canada, Claude Paquet et Claudia Dupuis sabreront le champagne prochainement. Une bouteille achetée il y a un an en Europe sera ouverte à l’annonce officielle de la participation de leur fils, Charles Paquet, aux Olympiques de Paris 2024.  

Le processus de sélection s’est terminé avec l’étape de Cagliari tenue le 25 mai, dans le cadre de la Série des championnats du monde de triathlon. Septième à Montréal en juin 2023 et cinquième à Yokohama le 11 mai dernier, Charles Paquet avait ainsi réussi les critères de la qualification. Il a remis ça samedi avec une belle septième place en Italie.

Claude Paquet et Claudia Dupuis ont déjà acheté leurs billets d’avion. L’hébergement est déjà réservé. Ils ont aussi eu une rencontre officielle avec le COC jeudi dernier. Ils iront à Paris avec les grands-parents du côté paternel de Charles, Bertrand Paquet et Violaine Doyle. Le frangin de l’athlète, Alexandre, sera aussi du voyage avec sa copine Laurianne Vigneau. 

« C’est fou, c’est irréel », de dire Claude Paquet, lors de l’entrevue dans la résidence familiale la semaine dernière. 

« Notre fils va aux Olympiques, c’est dur à réaliser », renchérira Claudia Dupuis.

Parole du père, cette place aux Olympiques pour Charles, « c’est l’aboutissement d’années de travail et d’investissements. C’est le travail de toute une équipe aussi derrière. » 

Il nommera entre autres les noms de Christian Lepage (son premier entraîneur) et de Pierre-Yves Gigou (Rouge et Or). « Tout le monde l’a aidé », soutient-il, même les entreprises port-cartoises, citant ArcelorMittal et PCR Plus. 

Tout un atout

La route de Charles Paquet n’aura pas été une ligne droite. Il y a eu des embuches et des blessures. « Sa plus grande force, c’est sa force de caractère. Toutes les fois qu’il y a eu un défi, des insuccès, des blessures, il est sorti plus fort », assure Claude Paquet. 

Claudia Dupuis soutient que son fils n’est pas le plus grand communicateur, mais il déploie son leadership en tirant le groupe vers le haut. 

Les parents de Charles Paquet ne considèrent pas faire des sacrifices avec ce qu’ils font pour lui. « On a du plaisir là-dedans« , répond Claudia Dupuis. »Pour Charles, c’est important qu’on soit là, et c’est aussi important pour nous. »

La famille sera à Paris dès le 25 juillet pour huit jours, après deux jours à Londres. Le séjour sur le continent européen se conclura avec des vacances à Gérone, en Espagne, où demeure Charles. 

La route vers Paris

Cette route de Charles Paquet vers les Olympiques a débuté en 2010. Non sélectionné pour l’équipe de la Côte-Nord en soccer, il n’aura pas ruminé sa déception trop longtemps. Après les larmes, il s’est accroché au triathlon.

Ses parents, Claude Paquet et Claudia Dupuis, parlent d’effet de masse, avec le Club de natation les Cachalots, le cross-country et le triathlon scolaire.

Ils ont commencé à pleinement croire aux Olympiques avec la médaille d’argent gagnée au Championnat du monde junior de 2016. « Il a fait pour réussir », mentionne Mme Dupuis.  

Le rêve olympique, c’est celui de Charles, mais le paternel assure qu’il se réalise, lui aussi, dans tout ça. Claude Paquet se définit clairement comme un passionné de sports olympiques et de rendez-vous internationaux.

S’il se souvient vaguement des Jeux de 1976 à Montréal, il se rappelle avoir suivi les Jeux du Commonwealth, à Edmonton en 1980, et les Olympiques de 1984, à Los Angeles.

« Je n’aurais pas eu sa discipline (celle de Charles) pour me rendre là ». Il a choisi d’investir temps et argent pour la réussite de son futur olympien.

« Je n’aurais pas imaginé, en écoutant les Olympiques, que mon fils y serait », appuie Claudia Dupuis.

Ce cheminement, c’est aussi une fierté pour Alexandre Paquet, frère de Charles. « C’est incroyable. Je le suis depuis que je suis jeune et là, il est rendu aux Olympiques. »

À voir ce que sera la suite après Paris, en vue d’un prochain cycle de quatre ans pour Los Angeles 2028, seul l’avenir le dira. « Il se plait dans ce qu’il fait, il aime s’entraîner », exprime le paternel.