Une résidente agressée par un employé au CHSLD de Forestville

Par Johannie Gaudreault 6:00 AM - 28 février 2024
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Une résidente du CHSLD de Forestville a été agressée par le concierge de l’endroit, Serge Jourdain, en 2022. Photo iStock

Une résidente du CHSLD de Forestville a été agressée sexuellement par le concierge de l’endroit, Serge Jourdain de Forestville. L’homme d’une cinquantaine d’années a pris le chemin de la prison le 16 février après avoir été condamné à 9 mois d’emprisonnement.

Une ordonnance de non-publication nous empêche de révéler le nom de la victime dans cette affaire qui s’est déroulée il y a deux ans entre les murs de l’établissement du CISSS de la Côte-Nord.

Le procureur de la Couronne attitré au dossier, Me Tommy Simoneau, croit que la sentence donnée à l’accusé par la juge Sonia Bérubé « reflète la gravité de l’infraction ».

Elle tient compte également de « l’harmonisation des peines, que les peines soient semblables pour un même genre d’événement avec les mêmes circonstances », affirme-t-il.

Me Simoneau rappelle que la défense demandait 150 heures de travaux communautaires. « Moi, je demandais entre 9 à 12 mois d’emprisonnement ferme avec une probation de deux ans », dévoile-t-il.

En plus de son séjour en prison, le détenu sera inscrit sur le registre des délinquants sexuels pour une durée de 20 ans. À sa sortie, il devra respecter des conditions probatoires durant deux ans. 

Notons que Serge Jourdain n’avait pas d’antécédents judiciaires au moment des faits. Il est détenu au centre de détention de Baie-Comeau. 

Mesures de l’employeur

Du côté du CISSS de la Côte-Nord, on mentionne que Serge Jourdain « n’a effectué aucune prestation de travail en présence ou en contact avec des usagers à la suite de la découverte de la situation ».

La procédure veut que la personne salariée soit suspendue « pour fins d’enquête » et que l’employeur « procède à l’enquête sur la base des informations et des témoignages qu’il est en mesure de recueillir », selon le conseiller aux communications, Pascal Paradis. 

Tous les employés doivent fournir une preuve de leurs antécédents judiciaires avant leur embauche. Toutefois, s’ils ont un dossier criminel, ils ne seront pas rejetés de prime abord.

Une analyse permettra de vérifier s’il y a un lien entre les antécédents et le poste convoité. « Seuls les antécédents judiciaires en lien avec le poste convoité ou l’emploi occupé sont considérés », divulgue M. Paradis.

Un cri du cœur

Pour la sœur de la résidente qui a été agressée sexuellement, cette sentence est une victoire, mais aussi un rappel d’être vigilant quant à la détresse de nos proches en hébergement. 

« Il faut être aux aguets et venir visiter notre famille. Il y a beaucoup d’aînés qui reçoivent peu ou pas de visite. C’est désolant de voir qu’ils sont seuls, sans personne pour veiller sur eux », déclare-t-elle au Journal Haute-Côte-Nord.

La Forestvilloise souhaitait rendre publics les événements qui se sont produits afin de sensibiliser la population. « Il a été pris sur le fait par une autre employée. Sinon, on ne l’aurait jamais su », laisse-t-elle tomber.

Statistiques

Le CISSS de la Côte-Nord précise que de 2018 à 2023, 7 situations ont été déclarées au Commissariat aux plaintes et à la qualité des services.

Elles sont en lien avec les deux catégories suivantes : relations interpersonnelles\abus\abus par un intervenant, un professionnel ou un médecin\sexuel\agression sexuelle ainsi que relations interpersonnelles\abus\abus par un usager ou un tiers non-intervenant\sexuel\agression sexuelle. 

«  Il s’agit de catégories, donc pas nécessairement des situations d’agressions sexuelles », indique-t-on.

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