Milieu de vie communautaire : une fierté pour la sécurisation culturelle

Par Sylvain Turcotte 5:31 PM - 29 janvier 2024
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Une cérémonie chez les Autochtones ne peut se faire sans le Makusham. Photo JB Film

Ministres, élus municipaux et autochtones, invités du milieu de l’éducation et autres dignitaires étaient au nombre des personnes présentes le 29 janvier pour l’inauguration du premier milieu de vie communautaire pour étudiantes et étudiants autochtones au Québec. NUTSHIMIT, qui compte 32 unités d’habitation et divers services, est situé derrière le Cégep de Sept-Îles.  

La fierté de la réalisation de ce projet d’espace culturel sécurisant a rejailli maintes fois dans les propos des personnes qui ont joué un rôle dans NUTSHIMIT, projet piloté par la Société immobilière du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec.

Le parcours vers cette inauguration n’aura pas été un long fleuve tranquille, a soulevé le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière.

« Ce projet n’entrait dans aucune case au gouvernement. Ç’a pris de la persévérance », a-t-il mentionné, saluant le travail de l’ancien maire de Sept-Îles, Réjean Porlier. « Il a été à la rencontre des citoyens. Il ne s’est pas écrasé et il s’est tenu debout. »

M. Porlier a mentionné en entrevue qu’il avait toujours était clair pour lui que ce projet allait faire une différence. Il soutient que l’éducation est le secret pour de meilleures relations.

Pour la Société immobilière du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec, NUTSHIMIT incarne sa première grande réalisation « et demeurera une grande source de fierté et d’inspiration pour la réalisation d’autres projets dans des villes où les besoins pour les étudiant.e.s sont importants », souligne son directeur général, Laurent Odjick. 

« C’est un concept qui peut faire la différence dans le parcours scolaire, mais aussi d’une vie », a souligné Kateri Champagne Jourdain, ministre de l’Emploi, ministre responsable de la région de la Côte-Nord et députée de Duplessis.

Quant à elle, la Sénatrice Michèle Audette était envieuse des lieux qu’elle a pu visiter avant la conférence de presse. « J’avais le motton tellement c’est beau », a-t-elle fait savoir, parlant aussi de l’importance d’honorer le mot « sécurisation culturelle ».

La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a indiqué qu’il faut augmenter l’offre de logement de toutes les façons « et en sortant de la boîte ».  

D’autres projets de milieu de vie communautaire pour étudiantes et étudiants autochtones sont dans les cartons ou en voie d’être inauguré. C’est le cas pour celui de Trois-Rivières dont l’événement aura lieu la semaine prochaine. Québec et Chibougamau sont dans les plans.

De son côté, la cheffe des relations avec les Premières Nations de l’Université du Québec à Chicoutimi, Danielle Rousselot, a profité de l’occasion pour lancer aux élus présents son souhait de voir pareil projet pour le campus de Saguenay.

La présidente de la Société immobilière du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec, Tanya Sirois, a exprimé que le projet de Sept-Îles était le début d’une grande aventure et qu’elle espère que les ministres présents porteront le message à leurs confrères pour rendre la société plus prospère, inclusive et durable.

Ce qu’ils ont dit

« Le projet Nutshimit a une importance particulière pour les générations actuelles et futures d’étudiants innus. Le milieu de vie offre notamment un tremplin exceptionnel pour les jeunes parents autochtones qui aspirent à retourner aux études. Chaque retour aux études a un effet multiplicateur dans nos communautés qui nous approche de notre idéal d’autonomie, de guérison et de prospérité. » – Mike Mckenzie, chef d’ITUM

« Ce projet illustre une volonté commune de cohabiter dans le respect et le partage de nos cultures respectives, et de travailler conjointement au développement de la région et au mieux-être de nos communautés. » – Charlotte Audet, mairesse suppléante de la Ville de Sept-Îles

Paul-Arthur Mckenzie a béni l’entrée du bâtiment d’accueil du milieu de vie communautaire en disant « quand tu veux sauver des gens, tu cherches la porte. »

La mère de la Sénatrice Michèle Audette a pris les devants pour le Makusham. Elle a d’ailleurs mentionné au ministre Ian Lafrenière que c’était la journée pour cruiser.

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