Rochelois : d’autres solutions à envisager

Par Émilie Bernier 5:05 AM - 20 Décembre 2023 Initiative de journalisme local
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Des résidents du secteur de la plage Rochelois ont pris l’initiative de planter des arbres à croissance rapide en bordure de leur terrain, face au fleuve. De son côté, François Morache doute de l’efficacité de cette mesure en cas de tempête sérieuse. Il espère que ces sacs de sable d’une tonne chacun, disposés temporairement par la Ville il y a quelques années, tiendront le coup. Photo courtoisie

L’option de la recharge granulaire ne fait pas l’affaire de tous. François Morache est de ceux qui s’y opposent. 

 « (…) Les fonctionnaires du BAPE ont transformé ce petit dossier en un gigantesque laboratoire de modélisation avec des études sur ichtyofaune, l’avifaune, la faune terrestre, etc. », déplore M. Morache. L’ex-conseiller municipal a fait des propositions à la Ville, mais celles-ci, visiblement, n’ont pas été retenues. 

« Le prolongement d’un brise-lame du côté sud-ouest aurait suffi à pérenniser la plage, de même que quelques palplanches à la hauteur des intersections de trois rues », estime M. Morache, qui a vu de telles infrastructures ailleurs dans le monde. 

Louis-Philippe Jean est propriétaire d’une bâtisse commerciale située à environ 500 pieds de la plage Rochelois. Lors de la tempête du 23 au 24 décembre, le bâtiment a subi des dommages évalués à 200 000 $. Depuis, les activités ont repris. Et l’homme a une opinion bien tranchée sur la question de la sécurité du secteur. « On est nombreux à être anti-enrochement depuis le début. Si on regarde comment ça s’est passé, oui, la tempête était épeurante, mais ils ont pris la population en otage avec leur projet de recharge granulaire », estime M. Jean. 

Selon lui, investir une quinzaine de millions pour protéger quelques maisons est un non-sens, surtout dans un contexte de changements climatiques. « La plage Rochelois a toujours été une barrière naturelle, mais avec la montée des eaux, enrocher la plage ne donne rien. Ça va toujours monter ! Les gens ne veulent pas déménager de leur place, mais en même temps, on n’a pas le choix d’y penser… Si ça coûte 14 M$ pour sauver 3 ou 4 maisons, qu’est-ce qu’il faut faire ? C’est la question qu’il faut se poser comme citoyen. »

Il estime que les infrastructures, un des arguments utilisés par les élus pour défendre le projet de recharge, ne sont pas en péril. 

De nouvelles sommes sont prévues pour mitiger les effets de l’érosion des berges. Louis-Philippe Jean espère que les particularités de chaque région seront considérées. « La Côte-Nord, c’est du sable, c’est pas comme la Gaspésie. On peut pas appliquer une recette mur à mur, parce qu’on n’a pas les mêmes enjeux ! »

L’an dernier, l’homme qui passait ses vacances des Fêtes à Québec est revenu en catastrophe constater les dégâts à son bâtiment.

Cette année, il ne bougera pas de chez lui. 

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