Du junior majeur à Sept-Îles, non! 

Par Sylvain Turcotte 3:45 PM - 29 novembre 2023
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Photo Mario Dechamplain

Est-ce que la Côte-Nord pourrait avoir un deuxième club junior majeur avec Sept-Îles, s’ajoutant au Drakkar? Il faut être réaliste!  

Le projet de nouvel aréna à Sept-Îles présenté le 26 octobre dernier a certainement brisé (ou ralenti) les rêves de certains qui espéraient un jour un club de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) dans la ville. Ils déploraient le nombre de places dévoilé dans les plans, soit pour près de 2 000 spectateurs pour du hockey. Il faut quand même être réaliste, malgré des propos « politically correct » de la part du directeur des communications et relations médias du circuit Cechinni, disons que c’est un peu irréaliste. Mais ce n’est pas l’avis de tous.

Le gars en moi, amateur de sport, de hockey, aimerait certainement un club de la LHJMQ à Sept-Îles. Que ce soit comme journaliste, j’aimerais carburer à ce rythme, comme simple partisan, j’aurais mes billets de saison. En tant que Nord-Côtier, j’aime suivre les résultats du Drakkar.

Le gars réaliste, à l’approche de la cinquantaine, ne pense pas voir ça de son vivant. Pourquoi? Ça prend un aréna pouvant accueillir plus du double de ce qu’on a. Oui, le Senior AA remplit Conrad-Parent, mais ce n’est que pour quatre matchs de saison régulière, et tout autant en séries. Dans la LHJMQ, on parle d’une trentaine de matchs locaux.

Il y a aussi la distance. On ajouterait près de trois heures de plus à l’est. Et les équipes ne voyagent pas en avion en saison régulière.

Mes propos, ce sont aussi les mêmes du nouveau maire de Sept-Îles, Denis Miousse.

« Ce serait extrêmement intéressant, mais irréaliste », dit-il au sujet d’une équipe junior majeur dans sa ville, avec sa population de près de 25 000 habitants.

Son argumentaire : il faudrait tout changer les plans et les coûts qui viennent avec le projet de nouvel aréna. Il s’interroge fortement sur la capacité de faire vivre une équipe junior majeur à Sept-Îles. « Les revenus, c’est 60% des billets, ça prend du monde à l’aréna, et il y a aussi la distance ».

« Il y a 20 ans, peut-être, dans ce temps-là, c’était 3 500 (places pour une nouvelle équipe) », mentionne-t-il.

Le projet a déjà été dans l’air, mais c’est du passé.

Autre son de cloche

Le chef du conseil de bande Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam ne tient cependant pas le même discours.

« Quand tu développes un gros projet, il faut que ce soit vendeur pour le gouvernement. Quand tu investis à long terme, tu dois voir loin », soutient Mike Mckenzie.

Pour lui, dans une communauté sportive comme Sept-Îles, c’est permis de croire à une équipe junior majeur, ou du moins de niveaux collégial AAA ou midget AAA. À ses yeux, c’est une façon d’ouvrir des portes pour les hockeyeurs de la région. La distance n’est pas une raison selon ses propos, faisant allusion à Cap-Breton et à Rouyn-Noranda.

Sur le dossier de l’aréna projeté par la Ville de Sept-Îles, M. Mckenzie se dit ouvert aux discussions pour un partenariat d’ITUM, « mais il faut que ce soit bénéfique pour Uashat mak Maliotenam », assure-t-il.

« Politically correct »

Qu’en est-il des réponses du directeur des communications et relations médias de la LHJMQ, Maxime Blouin, aux questions posées par le Nord-Côtier, au sujet de plans d’expansion, à savoir si c’est possible de rêver à la LHJMQ à Sept-Îles, considérant la situation/emplacement du Drakkar de Baie-Comeau, les intentions des gouverneurs face à un marché éloigné?

« Ce que je vais vous dire ressemble beaucoup à ce que j’ai mentionné à plusieurs reprises aux gens de Chandler (en Gaspésie).

La LHJMQ n’a pas de plan à court terme pour de nouvelles expansions, principalement en raison du nombre restreint de joueurs disponibles sur notre territoire. Dans un contexte où le nombre de joueurs se fait moins nombreux, le circuit doit toujours penser à la qualité des joueurs qui évoluent dans son circuit.

Dans un deuxième temps, les possibilités de déménagement ne s’entrevoient pas à court terme non plus. Les 18 franchises sont en ce moment bien ancrées dans leur communauté respective.

Évidemment, la situation peut évoluer, mais c’est le portrait actuel de la situation. »

Et selon ses dires, la distance n’est pas un frein majeur, s’appuyant sur le fait que la ligue compte une équipe à Cap-Breton.

Bref, il est permis de rêver, mais bon…

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