À la Source Sept-Îles et Port-Cartier: premiers pas pour des sages-femmes

Par Marie-Eve Poulin 12:00 PM - 2 novembre 2023
Temps de lecture :

Des places sont toujours disponibles pour la formation du comité citoyens. Photo pixabay

À la Source Sept-Îles et Port-Cartier a tenu une rencontre publique dans le but d’informer la population concernant le projet d’avoir des services de sages-femmes à Sept-Îles et par le fait même, créer un comité citoyen. Ce service en demande est attendu dans la région depuis fort longtemps. Ce serait même un facteur qui influence à habiter, ou non, dans la région. Toutefois, le recrutement est difficile. 

Le projet de sages-femmes a été amené quelques fois sur la table, au cours des dernières années. Tania Bond, coordonnatrice à Port-Cartier pour l’organisme À la Source, affirme que lors des tentatives précédentes, la durée des démarches administratives, ont fait en sorte que le projet s’est essoufflé. 

Tania Bond est bien confiante que cette fois-ci, c’est le moment parfait pour lancer les démarches plus officielles et aller de l’avant avec le projet. 

« C’est le temps où on a beaucoup de soutien d’autres organismes comme Le mouvement pour l’autonomie pour l’enfantement, Naissance respectée qui sont derrière nous pour ce projet-là. On a aussi le Regroupement des sages-femmes du Québec qui sont en lien avec nous pour regarder les développements et faire un suivi », explique-t-elle. 

Elle souligne aussi que d’autres régions en sont à développer le service. 

« Tout débloque un peu partout au Québec. Nous, c’est sûr qu’on est un peu en retard, dans le sens qu’il n’y a rien eu ici encore », dit-elle.

Même si elle croit que la Côte-Nord est un peu oubliée, elle a espoir que l’aide du comité citoyen que l’organisme tente de créer pourrait faire bouger les choses. 

Par le passé, les démarches auprès du CISSS et des instances politiques étaient longues au point où le projet a fini par s’essouffler. 

« Là, c’est le temps de frapper. On ne peut pas assurer une véritable réussite, mais on veut essayer et voir si on peut avoir une victoire au bout de tout ça ! », conclut-elle. 

Des places sont toujours disponibles pour la formation du comité citoyens. 

Le projet

Le projet sera à préciser avec le CISSS de la Côte-Nord. À la base, il faut avoir une chargée de projet qui est une sage-femme, qui vient ici, voir ce qui est possible au niveau de l’implantation. 

« Tout est possible. Est-ce qu’il y aura une maison de naissance ? On ne sait pas. Des sages-femmes travaillent en milieu hospitalier, d’autres vont seulement à domicile. Toutes les possibilités sont ouvertes. Reste à voir au niveau du CISSS, lorsqu’ils vont engager la chargée de projet. Elle va regarder ce qu’il est possible de faire ici et dire le nombre de sages-femmes dont on aurait besoin », explique-t-elle. 

Un service de sages-femmes doit être situé dans un certain périmètre près d’un l’hôpital. L’organisme vise les environs de celui de Sept-Îles. Des gens pourraient avoir à se déplacer de Port-Cartier, ou d’ailleurs, pour avoir accès aux services, tout comme ils doivent déjà le faire pour aller voir leur médecin. 

« Mais si on a un accouchement à domicile, on doit être dans un rayon sécuritaire. S’il arrive quelque chose, la personne doit être transférée à l’hôpital », précise-t-elle. 

Le but est d’offrir un service sécuritaire hors milieu hospitalier pour ceux qui se sentent plus à l’aise ainsi et offrir le choix aux familles d’avoir un suivi plus personnel, au rythme et besoins de chacun. 

Recrutement difficile

Même si tout semble bien s’emboîter, le recrutement reste difficile. 

« Le CISSS de la Côte-Nord a reçu du financement du Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour élaborer un projet de faisabilité d’une offre pour les services de sage-femme », dit Pascal Paradis, porte-parole du CISSS de la Côte-Nord. 

Il mentionne que la pénurie de sages-femmes rend le recrutement difficile et que le poste de chargé de projet n’a pas été comblé, malgré plusieurs démarches. 

« Nous demeurons en contact avec le MSSS pour trouver une façon de relancer le projet », conclut Pascal Paradis. 

Un plus pour la région

Avoir les services de sages-femmes est un incitatif pour les gens qui veulent venir habiter la région et certains résidents partent en raison de l’absence du service, selon l’organisme À la Source, qui accompagne à la naissance et l’allaitement dans Sept-Rivières.

« Ailleurs, il y a des services de sages-femmes. Alors si c’est des familles qu’on veut attirer, ce serait un incitatif », déclare Tania Bond. « Il y a même des gens qui pensent à déménager parce qu’ils tiennent absolument à avoir ce service de sages-femmes. C’est un peu dommage que, parce qu’on est une région éloignée, on n’ait pas accès à ça. »

Malgré que ce soient des régions éloignées, Mme Bond mentionne que l’Abitibi a une chargée de projet et est sur le point d’implanter le service, puis que la Gaspésie a des sages-femmes

« Ici, on traîne de la patte et c’est en poussant avec un comité qu’on va y arriver », dit-elle. « Si on attend que ça tombe du ciel, ça n’arrivera jamais. »

Partager cet article