Complexe La Romaine : un « mauvais exemple d’utilisation des fonds publics », selon la Fondation Rivières

Par Vincent Rioux-Berrouard 10:22 AM - 13 octobre 2023
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Réservoir de La Romaine-1

Le complexe hydroélectrique La Romaine est un mauvais exemple d’utilisation des fonds publics, selon la Fondation Rivières. Pour l’organisation, les quatre nouveaux barrages qui ont été inaugurés jeudi matin ne seront pas rentables.

Il en coûte au minimum 8,05 ¢ pour produire un kilowattheure (kWh) à La Romaine, alors que cette énergie sera vendue aux grandes industries au tarif préférentiel d’environ 5,26 ¢/kWh, affirme la Fondation Rivières.

L’organisation craint que cette énergie soit vendue au rabais aux grandes entreprises énergivores que le gouvernement souhaite attirer au Québec.

« On détruit nos dernières rivières sauvages pour faire du Québec le Dollarama de l’énergie alors qu’il y a des alternatives moins chères et moins dommageables », affirme André Bélanger, directeur général de la Fondation Rivières.

Selon Hydro-Québec, l’électricité de La Romaine coûte 6,4 cents le kilowattheure à produire. Pour expliquer la différence entre le coût de production estimé entre la Fondation Rivières et la société d’État pour le complexe la Romaine, il faut comprendre qu’Hydro-Québec amortie l’investissement sur 100 ans pour arriver au prix de 6,4 cents/KWh au lieu de 50 ans comme c’était la norme auparavant. 

M. Bélanger rappelle également que la construction de barrage comme le projet de La Romaine a des impacts sur l’environnement. Il faut inonder des territoires pour créer les réservoirs qui affectent les écosystèmes aquatiques et terrestres.

Selon lui le Québec devrait se tourner davantage vers l’économie d’énergie et l’éolien pour ses besoins futurs.

Pour lui, le gouvernement Legault fait fausse en voulant construire de nouveaux barrages.

« Il n’y a pas assez de potentiel hydroélectrique dans les rivières qui restent pour combler nos besoins futurs. Est-ce qu’on peut être créatif maintenant pour trouver des solutions plutôt que d’abîmer nos dernières rivières sauvages », déclare M. Bélanger.

Il fait notamment référence à la rivière du Petit Mécatina en Basse-Côte-Nord. Hydro-Québec mène présentement une étude pour évaluer le potentiel hydroélectrique de ce cours d’eau.