Deux fois plus de demandes que de places pour la résidence étudiante autochtone à Sept-Îles

Par Vincent Rioux-Berrouard 12:00 PM - 20 septembre 2023
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La résidence étudiante autochtone de Sept-Îles devrait être terminée cet automne.

La demande est grande pour la nouvelle résidence autochtone à Sept-Îles et le complexe n’a pas eu de difficultés à trouver des résidants pour ses 32 logements.

« On a beaucoup plus de demandes que de logements », confie le directeur de Société immobilière du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec, Laurent Odjick. Il a deux fois plus de demandes de rentrée que de logements disponibles, précise-t-il, ce qui démontre bien la nécessité du projet.

Les premiers bâtiments de la résidence ont été reçus il y a environ un mois et déjà, 16 logements sont occupés. Pour les 16 autres unités, elles devraient être occupées progressivement au cours des prochaines semaines. 

Jusqu’à maintenant, pratiquement l’ensemble des occupants des résidences sont des mères monoparentales qui font un retour aux études, ou amorcent leur parcours collégial.

D’ailleurs, les résidences ont été pensées pour créer un environnement favorable à la réussite étudiante.

« C’est vraiment un milieu de vie pour permettre à l’étudiant de se sentir bien et de se sentir en sécurité. On veut qu’il puisse se sentir chez eux, même s’il y a plusieurs locataires qui viennent de loin comme de Pakua Shipi, ou Schefferville », souligne M. Odjick.

Pour ce qui est du bâtiment communautaire qui contient des services communs, tels que CPE, maternelle quatre ans, espace d’animation et cuisine communautaire, il devrait être terminé d’ici le mois de novembre.

Comme de nombreux autres chantiers au Québec, celui de la résidence a connu des retards de construction pour diverses raisons. Toutefois, le budget de 23 M$ devrait être respecté.

Une bénédiction

Initialement, le projet de résidence étudiante autochtone devait être construit sur la rue Holliday. En raison d’une levée de boucliers de la part de citoyens du secteur, le projet a finalement été réalisé sur les terrains du Cégep de Sept-Îles.

Laurent Odjick qualifie aujourd’hui ce changement de « pratiquement une bénédiction ».

« Dans la vie, rien n’arrive pour rien. L’endroit où se retrouve actuellement la résidence est vraiment bien situé. On est dans la cour du Cégep et à proximité du Centre de formation professionnelle. Il y a des écoles primaires proches, ce qui est un avantage pour les parents étudiants », explique-t-il.

La résidence portera le nom Nutshimit. Le terme signifie « Notre territoire, espace vital où la vie est active, riche et significative. On aime s’y retrouver, comme un fort allié lorsque les temps sont difficiles. »

Véritable modèle, la résidence Nutshimit s’est vue récompensée par l’obtention du prix Régis-Laurin, dans la catégorie innovation. Ce prix, attribué par l’Association des groupes de ressources techniques du Québec, souligne les projets particulièrement innovants en matière d’habitation communautaire.

« Les projets de résidences étudiantes autochtones sont vraiment nouveaux au Canada. Quand on parle de nos projets de résidences, dans les autres provinces, ils n’ont jamais vu cela et les gens sont impressionnés. J’imagine que c’est pour cela qu’on a remporté le prix dans la catégorie Innovation », estime Laurent Odjick.