CSS du Fer : moins de 10 % du personnel non légalement qualifié

Par Sylvain Turcotte 5:45 AM - 29 août 2023
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Alors que la situation des postes d’enseignants est critique au Québec et qu’elle a été décriée la semaine dernière par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, qui a parlé de 8558 postes non comblés dans les écoles de la province, la situation est plus rose au Centre de service scolaire du Fer.

Le CSS du Fer a trouvé preneur au début de la semaine dernière, pour le seul poste qui n’avait pas d’élu, soit d’enseignant en anglais à l’école Bois-Joli, un contrat de tâche à 68 %. Il a été attribué à un étudiant en enseignement à l’UQAC, donc un « non légalement qualifié ». 

Grâce au partenariat avec l’UQAC — Centre de Sept-Îles (baccalauréat en enseignement) qui date de 2017, à la séance d’affectation tenue en juin et au recrutement au cours de l’été, toutes les écoles du Centre de services scolaire du Fer, de Sept-Îles, Port-Cartier et Fermont ont leurs enseignants pour la rentrée en classe qui s’est faite le 29 août.

Bien que tous les postes soient pourvus, « il ne faut pas lâcher, on n’a pas grande marge de manœuvre », a soutenu en entrevue, le directeur général du Centre, Richard Poirier.

Le Centre de service scolaire du Fer garde la tête hors de l’eau et c’est particulièrement grâce à son partenariat avec l’UQAC, insiste M. Poirier. « Ça nous sauve la vie au primaire », a-t-il dit. Il y a certains enseignants du primaire qui sont aussi passés au secondaire.

Pour l’ensemble des écoles du CSS du Fer, la direction évalue à un peu moins de 10 % ses enseignants non légalement qualifiés, « mais la majorité est en voie de le devenir (étudiants de l’UQAC, étudiant à la maîtrise qualifiante, DESS en éducation préscolaire primaire, etc.) », a précisé Nancy Noël, directrice des ressources humaines. 

Treize terminent leur baccalauréat cette année et seront en stage à l’hiver. Une nouvelle cohorte s’amorce cette année, avec 24 étudiants. « Ça me remplit de bonheur », s’est réjouie Mme Noël. Ces étudiants pourront faire de la suppléance et mettre en pratique ce qu’ils auront appris. 

« Ça leur permet d’étudier en gagnant leur vie. Tu ne peux pas passer quatre ans sans gagner d’argent », a dit Richard Poirier. Il y a une proportion des étudiants pour qui il s’agit d’un retour aux études. « C’est précieux pour nous de pouvoir les former dans notre milieu », a-t-il renchéri. 

Le Centre de services scolaire du Fer encadre le personnel enseignant non qualifié avec du tutorat, ce qui était offert l’an passé et qui le sera encore avec la nouvelle année qui s’amorce. 

Pas de congé

Si le CSS du Fer a tout son personnel pour la rentrée, c’est que son équipe des ressources humaines n’a pas chômé cet été, ne prenant pas congé en juillet comme à l’habitude. Le travail de recrutement a été entamé en mai, en plus de la séance d’affectation du personnel en juin.

« Si on n’avait pas travaillé en amont. La situation serait critique », a laissé savoir Richard Poirier. 

« Il faut jouer de vitesse avec la main-d’œuvre. Il faut répondre dans la même journée [à la réception d’une candidature] », a dit Mme Noël. 

Certains candidats sont venus en avion à Sept-Îles pour les entrevues. 

En collaboration avec le Carrefour Jeunesse de Duplessis, des séjours exploratoires ont aussi eu lieu. « Les gens ont été étonnés de notre ville », a mentionné M. Poirier.

Le logement est toutefois un enjeu de taille, en plus du service de garde pour les 0-4 ans. À Fermont, la problématique du logement ne s’applique pas, puisque le CSS du Fer en dispose. 

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