Le bois brûlé irrécupérable à Sept-Îles

Par Johannie Gaudreault 4:06 PM - 1 août 2023
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Le bois brûlé par les incendies de forêt ne sera pas récupérable à Sept-Îles. Photo Facebook/SOPFEU

Les feux de forêt qui ont sévi en juin à Sept-Îles n’ont pas laissé de bois incendié récupérable derrière eux. Alors que les entreprises forestières attendent toujours le feu vert du gouvernement du Québec pour procéder à la récolte du bois brûlé, les volumes calculés ne cessent de se détériorer.

« On n’a pas commencé à récolter encore », lance d’entrée de jeu Steeve St-Gelais, président du Groupe Boisaco à Sacré-Coeur.

« Il y a des réticences dans des secteurs sensibles pour la communauté autochtone de Pessamit. C’est ce qui ressort des consultations du ministère », ajoute celui qui a communiqué avec l’instance gouvernementale pas plus tard qu’aujourd’hui.

Des calculs ont tout de même été réalisés au préalable pour évaluer les volumes récupérables de bois dans les forêts incendiées.

En Haute-Côte-Nord, 30 000 hectares ont été victimes des incendies au nord de Labrieville, là où Boisaco attend les confirmations pour débuter la récolte. Sur ce nombre, seulement 3 500 hectares peuvent être récupérés.

À Baie-Comeau, plus précisément dans le secteur Outardes, Produits forestiers Résolu pourrait récolter environ 200 hectares tandis qu’à Sept-Îles, aucun volume ne serait considéré comme récupérable par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts.

« Il y a différents facteurs qui font en sorte que le bois est récupérable ou non. Par exemple, la forêt doit être mature et non attaquée par la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Il faut qu’elle soit accessible aussi », explique M. St-Gelais.

Le bois brûlé doit être récolté rapidement après un incendie pour éviter sa détérioration et permettre la régénération de la forêt.

« Il est très sensible aux attaques d’un insecte qui s’appelle le Longicorne et qui se loge dans le bois brûlé afin de s’en nourrir. Cela affecte la qualité du bois qui devient parsemé de petits trous », informe Louis Bouchard, directeur principal, Affaires publiques et relations gouvernementales chez Produits forestiers Résolu.

Il est tout à fait possible de transformer le bois brûlé en bois d’œuvre, rappelle également ce dernier.

« Dans beaucoup de cas, seule l’écorce de l’arbre a brûlé et le cœur de l’arbre demeure tout à fait propice à la première transformation. Il nous est également possible de récupérer les sous-produits du sciage pour les transformer en pâte ou en papier », confirme-t-il.

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