La Côte-Nord accessible aux personnes handicapées
Lors de la semaine québécoise des personnes handicapées l’an passé, un projet de livre à colorier avec les personnes handicapées a été réalisé. Photo archives.
Même s’il y a encore du chemin à parcourir, les différentes associations représentantes des personnes atteintes d’un handicap remercient tous les efforts mis en place pour assurer le minimum : l’accessibilité.
À l’occasion de la semaine québécoise des personnes handicapées, du 1er au 7 juin, différents intervenants sur la Côte-Nord se réjouissent de constater l’énorme collaboration en matière d’accessibilité pour les personnes atteintes d’un handicap.
« Si on parle des services, des activités qui sont offertes pour la population, dans les dernières années, on voit qu’il y a un bon soucis », remarque d’abord Stéphanie Jourdain, directrice générale de l’Association des handicapés adultes de la Côte-Nord.
Lorsqu’il est question de services publics, comme les infrastructures municipales, Marc Boulay, organisateur communautaire au CISSS de la Côte-Nord, mentionne : « Ça va assez bien de ce côté-là, il y a bien des structures qui sont en place. »
En revanche, ce sont dans les entreprises privées, où les mesures sont « à géométrie variable », selon lui. « Au niveau des commerces, il y a souvent des bâtiments qui sont vieux aussi, donc c’est difficile de rendre cela accessible et ça coûte des sous », ajoute Mme Jourdain.
Plan d’action
Céline Archambault, directrice générale de l’Association régionale de loisirs pour personnes handicapées de la Côte-Nord, rappelle que les villes de 15 000 habitants et plus sont obligées de posséder un plan d’action annuel, à l’égard des personnes handicapées.
La Ville de Baie-Comeau consulte d’ailleurs les différents organismes pour adopter en plan en ce sens. Celui-ci contient des éléments entourant l’accessibilité aux lieux et édifices publics, le transport, la signalisation, les loisirs, la culture et la vie communautaire, pour ne nommer que ceux-ci.
Stéphanie Jourdain se réjouit de l’excellente collaboration avec le niveau municipal lorsqu’un enjeu est mis sur la table : « Habituellement, dans l’année où c’est demandé, ce sera fait. »
« On ne travaille pas en confrontation avec nos partenaires », précise Sylvie Vaillancourt, directrice générale de la Table de concertation des associations de personnes handicapées de la Côte-Nord.
Accessibilité au sens large
La population vieillissante est un énorme facteur lorsqu’il est question d’accessibilité pour tous. « Dans les dernières années, il y a beaucoup de personnes âgées, par exemple, qui ont fait des demandes pour être admissibles au transport adapté », lance Mme Jourdain.
La réalité est telle que, même certaines personnes en bonne santé, ont plus de difficulté à se déplacer en raison de leur âge et profitent aussi des solutions mises en place, remarque Marc Boulay. Chaque intervenant est d’accord pour dire que l’accessibilité, c’est bien plus qu’une rampe installée pour les gens se déplaçant en fauteuil roulant.
« Il y a des gens en perte n’autonomie, à mobilité réduite et des personnes avec un handicap », précise Mme Vaillancourt. Cette dernière rappelle que son organisme travaille aussi à l’intégration toutes les sphères de vie des personnes avec une déficience physique, une déficience intellectuelle ou trouble du spectre de l’autisme.
« La personne qui est handicapée, tant qu’elle va avoir tout autour d’elle pour accomplir ses sphères de vie […], elle n’est pas en situation de handicap, tant qu’elle n’a pas un obstacle qui l’empêche de s’accomplir », ajoute-t-elle.
Statistiques manquantes
Difficile en revanche de dresser un portrait juste de la situation dans la région. Céline Archambault possède des statistiques liées à la population au prise avec un handicap physique datant de 2017.
En effet, sur le site Internet de l’Office des personnes handicapées du Québec, on y retrouve l’Enquête canadienne sur l’incapacité, produite à l’intention de l’organisation, il y a six ans.
De plus, elle fait remarquer que tous les ministères tirent un coin de la couverture, ayant des statistiques et des programmes dans leur domaine, mais dédiés aux personnes en situation de handicap. « C’est difficile de connaître exactement le portrait », indique-t-elle.
Cependant, dans le but d’aider sa population, l’Association régionale de loisirs pour personnes handicapées de la Côte-Nord, a créé un répertoire des équipements adaptés sur son site Internet.
Développer le réflexe
« Il y a une prise de conscience, je trouve, peut-être un peu plus intéressante qui permet l’accessibilité », lance Denis Cardinal, directeur-général du Parc Nature de Pointe-aux-Outardes. Ce dernier collabore depuis plusieurs années avec les organismes de la région pour adapter son territoire et le rendre ainsi accessible à tous.
Marc Boulay, qui multiplie les efforts, comme ses comparses, demeure réaliste : « Est-ce que ça va mieux que ça allait? Oui, on a fait des pas de géants dans les 10 ou 15 dernières années. Est-ce qu’il en reste encore à faire? Oui, encore d’autres pas de géants! »
À cela, Stéphanie Jourdain donne en exemple des hôtels n’ayant qu’une seule chambre adaptée ou encore des appuis et des rampes installées trop hautes dans certains endroits. Selon M. Boulay, les gens « sont de bonne foi, mais ils n’ont pas le réflexe d’aller chercher l’aide ».
« Il faut avoir le réflexe de penser à l’accessibilité », conclut Céline Archambault.
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