Vols annulés, le maire Thibault n’est pas épargné

Par Vincent Rioux-Berrouard 6:30 AM - 10 mai 2023
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Lui-même touché par la problématique du transport aérien, le maire de Port-Cartier, Alain Thibault, en a assez et demande que des solutions soient trouvées le plus rapidement possible.

Comme de nombreux Nord-Côtiers, le maire Thibault a subi les conséquences, la semaine dernière, du manque de fiabilité des transporteurs aériens. Il devait assister aux assises de l’Union des municipalités (UMQ) du Québec qui se déroulait à Gatineau. Pour s’y rendre, il prenait un vol le mercredi matin à 5 h, mais celui-ci a été annulé. Il a donc dû partir le lendemain. Résultat, il a manqué la moitié des assises de l’UMQ.

Il ne s’agit pas du premier épisode de ce type auquel il est confronté. L’an dernier, sur quatre vols qu’il a eu à prendre, trois ont été affectés par des retards.

Pour le maire, il est clair que la situation s’est dégradée dans le transport régional aérien, au cours les dernières années.

Il dénonce la situation qui est très problématique pour les citoyens, dit-il, en particulier pour ceux ayant besoin d’utiliser l’avion pour obtenir des soins médicaux dans les grands centres.

« Je pense aux gens qui doivent combattre un cancer et se rendre à Québec pour des soins. En plus d’avoir cette maladie, ils doivent vivre avec le stress lié aux problèmes de fiabilité du transport aérien. Le service présentement est zéro pis une barre », déplore-t-il.

Le problème de transport aérien peut aussi avoir des impacts au niveau économique, comme le dénonçait l’Aluminerie Alouette dernièrement.

Le maire Thibault salue cette sortie et invite d’autres entreprises à faire de même pour accentuer la pression.

Il croit même que la mauvaise qualité du service aérien pourrait venir nuire à l’attractivité de la région.

« Les gens qui viennent s’établir ici pour travailler, s’ils n’ont pas plus de services pour le transport aérien (…) il ne faut pas se poser de questions pour savoir pourquoi on perd de la population », lance-t-il.

« Il faut être attractif pour attirer des gens et avec le service aérien qu’on a présentement, ça fait qu’on ne l’est pas. »

Lancé il y a un peu moins d’un an, le Programme d’accès aérien aux régions (PAAR) ne semble pas connaître d’engouement populaire, avec à peine 37 % des fameux billets à moins de 500 $ qui ont été achetés.

C’est ce qu’a révélé la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, lors de l’étude des crédits à l’Assemblée nationale. Elle a été questionnée par le député des Îles-de-la-Madelaine, le péquiste Joël Arseneau.

Jusqu’à présent, 36 535 billets ont trouvé preneur.

Rappelons que le PAAR était la réponse du gouvernement caquiste aux nombreuses récriminations des régions, face aux problématiques du transport régional aérien.

À la lumière de tels résultats, le député Arseneau a conclu que le programme ne fonctionne pas.

Le constat est le même pour le maire de Port-Cartier, Alain Thibault.

« Le programme des billets à 500 $, et bien s’il n’y a pas de vol, cela ne vaut rien. Ce dont on a besoin, c’est de la fiabilité », dit-il.

En février, le gouvernement du Québec a mis en place un comité de travail sur le transport aérien régional. Il est présidé par le député de René-Lévesque, Yves Montigny. Le comité doit évaluer les retombées du PAAR. Il se penchera aussi sur les interventions possibles sur la fréquence des dessertes et réfléchira à de nouvelles mesures pour améliorer la situation du transport aérien régional.

À propos de ce comité, le maire Thibault souhaiterait qu’il y ait un représentant de Sept-Îles qui y siège. Il ne comprend pas qu’il n’y ait personne pour représenter la ville, avec probablement l’aéroport régional le plus important de la province.