Elle attend un rein depuis quatre ans

Par Marie-Eve Poulin 12:00 PM - 3 mai 2023
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Ingrid Hounsell attend avec impatience un rein depuis quatre ans. Photo courtoisie

Ingrid Hounsell, 36 ans, de Havre-Saint-Pierre, attend depuis déjà quatre ans une greffe de rein, afin de retrouver une vie un peu plus « normale ». 

À l’âge de 30 ans, Ingrid Hounsell a attrapé un Purpura de Honech-Schölein, qui cause une inflammation des petits vaisseaux sanguins qui se brisent facilement. La pathologie est possiblement causée par une réaction inappropriée du système immunitaire à une infection antécédente. Cette maladie lui a fait perdre sa fonction rénale dans un court laps de temps. Son état a nécessité de nombreux rendez-vous médicaux à Québec, avant d’en venir à la dialyse. 

Chaque nuit depuis les quatre dernières années, elle passe 9 h sous dialyse à la maison. 

Elle doit composer avec un régime strict qui amène son lot de frustrations. Limite de liquide à 1,5 litre par jour, pas de sel, moins de phosphore, etc.

Tous les jours, elle vit avec un risque élevé d’infections et un risque de faire des péritonites, une inflammation aiguë de la membrane qui tapisse les organes présents dans l’abdomen. La péritonite peut être mortelle, si elle n’est pas traitée. 

Mme Hounsell ne compte plus ses hospitalisations. La réalité d’être soignée à plus de 850 km de la maison est aussi difficile quand on considère, que parfois, on parle de séjours à l’hôpital qui durent des mois. 

Retomber à zéro

Pour pouvoir être admis sur la liste d’attente en vue d’une greffe de rein, il faut passer beaucoup d’examens et « être sur la coche ». 

« C’est long et sinueux comme parcours… C’est difficile, parce qu’on vit beaucoup d’émotions », raconte-t-elle. 

Par exemple, en septembre, la diminution d’une médication a fait chuter son hémoglobine, ce qui l’a empêché d’être sur la liste.

Aussi, en janvier, elle a reçu un appel annonçant qu’elle était listée, mais moins de 24 heures plus tard, on la recontacte pour lui dire qu’un retrait temporaire de la liste serait fait, puisque son cholestérol était trop élevé. 

« Avec la COVID, ça a tout chamboulé. Ça m’a donné du fil à retordre, parce qu’avec mes vaccins, j’ai fait trois myocardites (inflammation du muscle cardiaque) et je ne pouvais plus être listée pour un rein, puisque mon état de santé était rendu trop à risque », dit-elle. 

Ingrid Hounsell lève son chapeau à son conjoint, sa famille et ses amis, qui sont un soutien extraordinaire dans ce qu’elle vit. 

« Sans eux, ce serait difficile de passer au travers de tout ça. »

Une vie « normale »

La jeune femme rêve du moment où elle pourra retrouver une certaine liberté et avoir l’énergie d’une personne en santé, ce qui n’est pas le cas actuellement.  

« Avoir un rein va changer ma vie », dit-elle.

« Je vais pouvoir me permettre d’aller passer du temps de qualité en vacances et de retrouver une certaine liberté que je n’ai plus depuis quatre ans », ajoute-t-elle. 

Le 26 avril, en plein dans la Semaine nationale du don d’organes et de tissus, Mme Hounsell a enfin obtenu le « OK » pour le retour sur la liste d’attente. 

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