Dossier logement à Sept-Îles : les propriétaires mal-aimés
Photo Pixabay
Les propriétaires de logement n’ont pas bonne presse par les temps qui courent. Lorsqu’une petite annonce est publiée pour la location d’une unité, le prix fait souvent l’objet de critiques. Les propriétaires se défendent et mettent en lumière leur réalité.
Dans les dernières semaines, le propriétaire d’immeubles à Sept-Îles, Christoph Boucar Diouf, a mis un 4 ½ à louer. Il demandait 750$ par mois. Il l’a loué en moins de trois heures et on lui a même offert de payer 800$.
« J’ai refusé », dit-il. « Je l’ai finalement loué à une maman monoparentale. »
L’homme d’affaires possède 52 logements à Sept-Îles, une maison en plus de 26 unités tout inclus dédiées à du court terme.
« Il faut que les gens arrêtent de dire que tous les propriétaires sont pareils. Il y en a qui sont de la bonne école, des gens de Sept-Îles, de petits investisseurs et on essaie que tout le monde trouve son compte », dit-il.
Pour lui, il est important que l’offre locative soit variée. En proposant des lofts tout inclus disponibles pour du court terme, cela permet de soulager le marché et de ne pas accaparer des 3 ½ et des 4 ½, qui restent alors disponibles pour la population locale.
Tout augmente
Le blâme pour expliquer la situation du logement, actuellement difficile à Sept-Îles, revient trop souvent sur la faute des propriétaires, croit-il.
« La Ville va augmenter de 5% les taxes, la banque le fait, un plombier : c’est rendu 400-500$ pour une intervention minime, les frais à la Régie du logement, ect… », souligne M. Boucar Diouf. « Tout le monde augmente, alors le propriétaire n’a pas le choix de le faire lui aussi, mais quand il le fait, c’est lui le crosseur », s’exclame-t-il.
C’est clair pour M. Boucar Diouf, il faut de nouvelles constructions sur le territoire pour rendre l’accès au logement plus facile. D’ailleurs, un petit groupe d’investisseurs dont il fait partie est en pourparlers pour la construction d’une soixantaine d’unités à Sept-Îles et Port-Cartier, révèle-t-il.
« On n’a pas peur d’investir chez nous », assure-t-il. « Ça ne peut bouger que si tout le monde s’y met, incluant les minières. Il faut qu’on partage le risque. »
Choisir ses locataires
Martial Lévesque est propriétaire d’immeubles locatifs depuis longtemps à Sept-Îles. À ce jour, il possède 19 portes, mais il en a déjà eu beaucoup plus par le passé. Il loue ses 4 ½ en moyenne 750$ par mois, non chauffés, non éclairés. Cependant, il ne s’en cache pas : il choisit ses locataires. Il fait des enquêtes de crédit, mais aussi des enquêtes qu’il appelle de « comportement ».
Il prend des références auprès des anciens propriétaires des aspirants à un logement.
« Il faut faire attention. Je me suis déjà fait prendre. C’est déjà arrivé que l’autre propriétaire souhaitait se débarrasser du locataire et qu’il donnait de bonnes références qui n’étaient pas vraies au fond », raconte-t-il.
Comme plusieurs propriétaires, il est à la recherche de quiétude. Autant pour ses autres locataires que pour lui-même.
« J’ai des locataires qui sont là depuis 38 ans, 25 ans, 20 ans », dit-il. « Je préfère louer à des prix raisonnables, choisir mon monde et les garder longtemps », évoque-t-il.
Il dit prendre soin de ses immeubles, soulignant avoir gagné le concours de la Ville, Sept-Îles plus vert.
« Je veux que mes locataires se sentent bien chez eux et qu’ils aient le goût de rester. »
C’est un fait, tous les frais augmentent et les coûts de rénovations aussi.
« Pour gérer ça, je prends des ententes avec mes locataires. Je leur demande directement ce qu’ils souhaitent comme travaux. Je leur dis à quelle augmentation de loyer ça mènerait et s’ils sont d’accord, je le fais, sinon je passe », rapporte M. Lévesque.
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