Être étranger dans sa propre tête
En cette semaine de prévention du suicide, prenez le temps de prendre soin de votre santé mentale.
Je vous fais revenir trois ans en arrière. Le soleil brillait, j’avais un bon emploi où on me promettait une carrière formidable, je mangeais à ma faim et j’étais bien entouré par mes amis et ma famille. Certains qualifieront cette vie de vie rêvée.
Pourtant, une dizaine de mois plus tard, mes démons me rattrapaient. Le petit mal de vivre que je rejetais du revers de la main était devenu tout ce que j’arrivais à voir. L’alcool et les somnifères noyaient et engourdissaient momentanément mes problèmes, mais ont ensuite agi comme des stéroïdes pour ce parasite qu’on a poliment nommé dépression.
Puis, par une belle nuit d’automne, manipulé par l’anxiété, le chagrin et le désir de fuir, j’ai amené mon corps et mon esprit vers un endroit d’où je croyais qu’il était impossible de revenir.
Étouffé par mon système qui tentait de rejeter tout ce que je lui avais imposé et incapable de garder un œil ouvert malgré la panique, j’étais devenu tout ce que je craignais d’être.
J’ai fait une overdose, un soir de semaine. Couché dans mes larmes et mon vomi : Il était donc là, le fond du baril.
Mais comment y suis-je arrivé ? Au travers des pots de médicaments et des bouteilles de cognac vides, je me suis réduit à une ombre, un simple figurant dans le film de ma vie qui mettait en vedette la maladie mentale.
Comme énormément de gens, j’avais besoin d’aide.
Comme énormément de gens, j’avais besoin d’aide depuis trop longtemps.
Le premier pas a été le plus ardu à faire. J’étais gêné d’avoir glissé si bas sans m’être pris en main, j’avais honte de me laisser abattre par des problèmes que je considérais comme banals.
Mais en réalité, lorsque vous avez une petite carie dentaire, attendez-vous que votre dent soit pourrie avant de contacter le dentiste ?
En santé mentale, il n’existe pas de problèmes banals ni de « crisettes d’adolescence ». Rappelez-vous que la plus petite des boules de neige peut causer la plus grosse des avalanches.
Donc, si vous avez l’impression d’être un étranger dans votre propre tête, n’hésitez pas à demander du renfort pour faire sortir les intrus.
Que ce soit avec l’aide d’un professionnel ou en ventilant à un proche, l’important est de comprendre que personne n’est obligé de souffrir seul et en silence.
En cette 33e Semaine de prévention du suicide, normalisons encore plus le fait d’entretenir sa tête comme on entretient le reste de notre corps, car en effet, vaut toujours mieux prévenir que mourir.
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