Gino Odjick: un pilier pour le sport chez les Premiers Peuples s’éteint

Par Alexandre Caputo 12:00 PM - 1 février 2023 Initiative de journalisme local
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M. Odjick en 2016 s’apprêtant à effectuer une mise au jeu protocolaire au domicile des Canucks. Photo Jeff Vinnick, NHL

Même s’il n’était pas originaire de la Côte-Nord, l’ancien homme fort de la Ligue nationale de hockey (LNH), Gino Odjick, a été une source d’inspiration pour plusieurs dans la région. Son récent décès, à l’âge de 52 ans, attriste la planète hockey, en particulier les membres des Premiers Peuples.

« Gino Odjick était un ambassadeur pour les Premières Nations, il était un modèle de persévérance. Ça fait quelque chose de voir partir quelqu’un comme lui », mentionne Mike McKenzie, chef de la communauté innue de Uashat mak Mani-utenam.

Le pugiliste d’origine algonquienne a joué 12 saisons dans la LNH, portant les couleurs des Canucks de Vancouver, des Islanders de New York, des Flyers de Philadelphie et du Canadien de Montréal. Même si ce sont ses 2 560 minutes de pénalité en carrière qui retiennent l’attention, Odjick faisait parler de lui pour son caractère coloré et authentique.

« Il a probablement fait des millions avec le hockey et il habitait dans le sous-sol chez des Mohawks à Kahnawake », note Adam Jourdain, natif de Uashat mak Mani-utenam et ancien joueur des Huskies de Rouyn-Noranda dans la Ligue junior majeure du Québec (LHJMQ).

« Le hockey est un sport tellement conservateur, c’était bien de voir Odjick rester fidèle à ses origines et être aussi transparent », poursuit-il.

De son côté, le chef de la communauté d’Essipit, Martin Dufour, se souvient de M. Odjick comme quelqu’un qui n’hésitait pas à défendre ses coéquipiers.

« Il [M. Odjick] n’avait pas de difficulté à laisser tomber les gants », se remémore le chef en riant. « Ce que j’aimais surtout, c’est qu’il était un joueur d’équipe, on le voyait avec Pavel Bure, il le protégeait beaucoup sur la glace.»

Impliqué chez lui

Même après avoir atteint des sommets qui pouvaient sembler inatteignables, M. Odjick est demeuré près de son héritage en s’impliquant auprès des jeunes de sa communauté natale de Anishinabeg Kitigan Zibi, près de Maniwaki.

L’ancien numéro 29 prônait l’éducation et les saines habitudes de vie, lorsqu’il s’adressait à la relève. Ses initiatives ont assurément influencé Adam Jourdain pour son après-carrière comme joueur de hockey.

« Il [M. Odjick] redonnait au sport et à sa communauté », mentionne l’Innu de 34 ans. « Tu ne peux pas recevoir cette gloire et cette attention-là sans rien donner en retour. C’est encore plus vrai quand vient le temps d’aider les communautés », explique-t-il.

M. Jourdain, accompagné par Napessis André et Yoan Pinette, a inauguré en 2021 l’École de hockey Jourdain-André-Pinette, créée par des autochtones, pour les autochtones.

Selon le principal intéressé, ce projet n’est pas étranger à l’implication du défunt dans sa communauté natale.

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