Un drame évité de peu sur le lac Pentecôte

Par Marie-Eve Poulin 6:00 AM - 1 février 2023
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Dany Bezeau a pris une photo qui témoigne bien à quel point sa partie de pêche sur glace aurait pu mal se terminer. Il espère que le partage de son histoire évitera des accidents. Photo courtoisie

Dany Bezeau s’est aventuré sur le lac Pentecôte pour la pêche sur glace, ne se doutant pas que la météo clémente de cet hiver lui avait joué un bien mauvais tour. La glace du lac pourtant bien gelée et épaisse à l’endroit où il a creusé ses trous pour la pêche, n’était pas du tout solide quelques pas à côté. À la suite de cette frayeur, il appelle à la prudence via les réseaux sociaux.

C’est sur sa page Facebook que Dany Bezeau raconte sa mésaventure survenue il y a quelques jours. L’histoire qui se termine bien pour lui, ne lui laissant qu’une leçon de prudence, aurait pu tourner au drame.

Le pêcheur s’est rendu en motoneige voir sa canne à pêche qui bougeait plus loin sur le lac. Il s’est stationné à environ six pieds de la canne, mais, à ce moment, il a senti le devant de la motoneige descendre un peu. Il a donc appuyé un peu sur l’accélérateur, pour ne pas s’arrêter « le devant de travers », puis il a éteint le moteur.

Il est allé chercher sa truite et a replacé la canne. Une fois prêt à partir, il est remonté sur sa motoneige. Après être parti, il a regardé derrière lui et ce qu’il a vu lui a donné un frisson.

« Là où j’avais arrêté la motoneige, il y avait un trou de la largeur de la chenille et d’environ 30 à 25 pouces de long, mais à l’eau claire », raconte-t-il.

« Si je m’étais stationné deux pieds à côté et que j’étais descendu, je serais sûrement passé au travers de la glace, puisqu’où elle s’est cassée il n’y avait pas un pouce de glace », ajoute-t-il.

« À l’endroit qu’on avait creusé le trou pour la canne, il y avait trois pieds de glace, et six pieds à côté, même pas un pouce ! », précise Dany Bezeau.

Il se considère chanceux dans sa mésaventure qui aurait pu être pire.

« Une chance que le trou n’était pas plus long ou plus large, car j’aurais calé dans le lac ! À cet endroit, il y a environ 12 à 15 pieds d’eau ! », dit-il.

M. Bezeau a placé des branches et des rubans pour délimiter la zone dangereuse.

« Petite pensée pour tous : restez toujours vigilants, on ne sait jamais ce qui peut arriver ! », dit-il.

Ne pas sous-estimer les dangers

L’hiver exceptionnel apporte des risques auxquels il faut penser, tel que le gel des étendues d’eau qui diffère des hivers précédents. Il faut donc redoubler de prudence, prévient un expert.

Si vous aviez l’habitude de vous fier à une date en particulier pour vous aventurer sur les cours d’eau, cette pratique pourrait vous jouer un vilain tour cet hiver.

« La perception des gens est la suivante : pour la plupart, ils se disent on est rendu le 25 janvier, on peut y aller, la glace est assez épaisse. Cet argumentaire-là n’est plus valide dans une optique de changements climatiques, et surtout, dans la saison qu’on vit actuellement où ce n’est pas la date qui gère l’épaisseur de la glace, mais bien la météo qu’on a eue depuis le début la formation du couvert de glace », dit Pierre Corbin, géographe physicien d’Hydro Météo.

« C’est une année à risque, donc déjà là, il faut prendre des mesures supplémentaires pour éviter qu’il y ait des problématiques », ajoute-t-il.

La température très douce n’a pas permis de former un bon couvert de glace. Dans certains cas, cela a causé des crues, des hausses de niveau d’eau, de débit, qui ont érodé la glace par-dessous, donc diminué l’épaisseur de celle-ci.

La neige prévue prochainement pourrait causer l’apparition de « slush » entre la glace et la neige, puisque le poids de la neige fait sortir l’eau par les fissures, ou les berges. Le froid prévu devrait faire geler le tout, mais cela pourrait prendre un certain moment.

La prudence est de mise avant de s’aventurer sur les cours d’eau. Pierre Corbin conseille de faire plus de sondages de glace en effectuant des forages, d’avoir l’équipement de sécurité nécessaire et de s’attacher en cas de doutes sur l’épaisseur de la glace.

Il recommande de ne pas aller seul sur les étendues d’eau et de rester dans les sentiers balisés.

Pierre Corbin, géographe physicien propriétaire d’Hydro Météo.
Photo Facebook

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