La pénurie de médicaments empire dans nos pharmacies

Par Marie-Eve Poulin 1:00 PM - 15 novembre 2022
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Des affiches réfèrent les clients au comptoir pour recevoir la marche à suivre pour l’administration de la médication alternative.

La situation ne s’améliore pas dans les pharmacies du Québec et de la Côte-Nord. La liste de produits qui présentent un problème d’approvisionnement s’allonge et les pharmacies usent de nouvelles stratégies pour gérer la situation.

C’est le cas pour les produits pédiatriques.

Au Jean-Coutu de Sept-Îles, une affiche réfère les clients au comptoir des ordonnances. Certains produits sont disponibles, mais réservés pour les bébés seulement. Sinon, la pharmacienne offre une fiche expliquant aux parents la méthode à suivre pour donner le médicament sous une autre forme que le sirop habituel.

Quelques rues plus loin, chez Accès Pharma, une employée explique que dès que les produits arrivent sur les tablettes, tout se vend presque immédiatement.

Les pharmacies reçoivent de petites quantités de chaque produit et doivent trouver des solutions pour les distribuer équitablement et de manière à combler les besoins de tous. Pour le pharmacien en chef Léandre Elate, chez Brunet de Port-Cartier, cela représente un défi de taille chaque jour.

Le pharmacien souligne qu’avoir une pharmacie de base à la maison prend maintenant tout son sens. Ceux qui sont « retardataires » dans cette pratique se retrouvent malheureusement dans une fâcheuse position.

Dans le contexte de la pénurie, le stockage est aussi problématique.

« Les gens font des réserves au lieu de prendre la quantité dont ils ont besoin. Ça n’aide pas du tout à régler le problème actuellement. Il faut en laisser pour les autres », dit-il.

Il faudra encore patienter

Les fabricants ont presque doublé la production de produits, mais la demande représente près du double des volumes historiques des cinq dernières années, explique Hugues Mousseau, directeur général de l’Association québécoise des distributeurs en pharmacie.

« On est dans une situation où l’on réussit à répondre à la demande, mais les gens sont quand même devant des tablettes vides, parce qu’on n’arrive pas à avoir une offre qui dépasse la demande », précise-t-il.

Hugues Mousseau confirme aussi une situation de rareté depuis environ quatre semaines de l’amoxicilline (le bien connu sirop aux bananes).

« Si on se fie aux anciennes courbes, vers fin janvier, il devrait y avoir une amélioration et un retour à une normalité. Par contre, plusieurs facteurs peuvent influencer tels que la virulence de la grippe dans les prochains mois, le taux d’occupation des urgences pédiatriques qui présentement dépasse les 200 %, etc. », conclut M. Mousseau.

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