Pénurie de personnel de soutien dans les écoles anglophones de Sept-Îles

Par Vincent Rioux-Berrouard 11:02 AM - 15 novembre 2022
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De gauche à droite : Colleen Huntington, vice-présidente ESUSS-CSQ, Joe Dow, président ESUSS-CSQ et Stéphane Soumis, vice-président FPSS-CSQ. Photo courtoisie

La pénurie de personnel de soutien à la Commission scolaire Eastern Shores fait que la qualité des services offerts aux élèves anglophones est affectée. C’est le constat qui est fait par le vice-président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Stéphane Soumis, à l’occasion de son passage à Sept-Îles.

M. Soumis est dans la plus populeuse ville de la Côte-Nord pour rencontrer les membres du personnel de soutien qui travaillent à la Commission scolaire Eastern Shores.

Pour expliquer cette pénurie de main-d’œuvre, Stéphane Soumis cible la précarité des emplois comme cause.

« La plus grande problématique est certainement le taux de précarité élevé, qui touche 80 % du personnel à la Commission scolaire Eastern Shores. Il ne faut pas se surprendre que cette dernière ait de la difficulté à recruter du personnel », déclare le vice-président de la FPSS-CSQ.

La rémunération est aussi en cause pour expliquer les difficultés de recrutement dans les écoles anglophones de Sept-Îles. Les données du Conseil du Trésor démontrent que la moyenne salariale du personnel de soutien scolaire, en 2022, est de 24 522 $ par année. En parallèle, une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) précise que le revenu viable, pour une personne seule à Sept-Îles, est de 34 814 $. 80% du personnel de soutien scolaire travaillant à la Commission scolaire gagne moins que ce minimum viable.

Pour s’attaquer à cette pénurie, le syndicat demande des mesures bien précises dans le cadre des présentes négociations de convention.

« L’attraction et la rétention du personnel de soutien scolaire passent par des emplois de qualité avec des postes à temps complet, la fin des horaires brisés, la valorisation de tous les emplois de soutien scolaire et la conciliation travail-famille. Il faut des gestes concrets de la part du gouvernement pour régler ces problèmes et ça passe par la négociation », explique Stéphane Soumis.

Recruter dans un milieu francophone

Pour expliquer la pénurie de main-d’œuvre dans les écoles anglophones, il faut aussi prendre en compte le fait que la Commission scolaire Eastern Shores est située dans un milieu majoritairement francophone.

« il n’est pas facile de trouver du personnel qui s’exprime en anglais pour toutes nos catégories d’emplois et il faut parfois recruter des gens unilingues francophones. Nous aimons la langue française, mais nous avons le défi de faire vivre notre communauté anglophone au quotidien, il faut donc se donner les conditions pour en attirer », mentionne le président d’Eastern Shores Union Support Staff (ESUSS-CSQ), Joe Dow.

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