Fonctionner sans main-d’œuvre indépendante

Par Vincent Rioux-Berrouard 8:00 AM - 4 novembre 2022
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Photo courtoisie

À une époque où le recours aux agences de placement semble être inévitable dans le domaine de la santé, la Résidence des Bâtisseurs de Sept-Îles a réussi à bâtir une équipe complète sans ce type de main-d’œuvre.

Il y a à peine un an, presque 25% de la main-d’œuvre présente à la résidence pour aînés provenait des agences de placement. Il s’agit principalement de postes de préposés aux bénéficiaires qui étaient occupés par les travailleurs provenant d’agences.

Même si elle ne peut prédire l’avenir, la directrice de la Résidence des Bâtisseurs de Sept-Îles, Cindy Petitpas, confirme que l’établissement n’a plus besoin de main-d’œuvre indépendante depuis le 30 octobre.

Pour la directrice, malgré le fait que le personnel des agences a travaillé avec professionnalisme et que leur aide fût d’un grand soutien, il est préférable d’avoir une équipe complète.

« Avoir une équipe complète veut dire plus de stabilité. L’organisation du travail est beaucoup plus facile dans les circonstances », souligne Mme Petitpas.

Elle ajoute que pour les résidents, il est beaucoup plus facile de créer des liens avec des employés dont la présence est constante.

Également, en ayant des travailleurs qui sont là pour le long terme, la communication est facilitée avec les intervenants qui gravitent autour de la résidence, comme le CISSS ou les familles des résidents.
Signe d’un recrutement qui va bien, Cindy Petitpas explique que présentement, elle a des CV en réserve, une situation qu’elle a rarement vue.

Travailleurs étrangers

Pour expliquer, ce succès de recrutement, il y a une combinaison de facteurs. On ne peut passer sous silence la contribution des travailleurs étrangers. Depuis l’année 2020, la résidence a fait appel à des employés en provenance de l’île de Madagascar. Les onze premiers qui sont arrivés en mars 2020 sont toujours là.

Pour réussir à conserver les employés malgaches, Mme Petitpas souligne la collaboration avec le Centre alpha lira pour assurer l’intégration, ainsi que la rétention de ces travailleurs.

Pour illustrer la réussite de l’exercice d’intégration, elle donne l’exemple d’un couple présent depuis 2020, qui feront immigrer leur fille à Sept-Îles.

En plus des travailleurs étrangers, Mme Petitpas croit qu’il faut être à l’écoute des employés, en particulier pour détecter les problèmes et agir rapidement.

« La base de notre résidence, ce sont nos employés. On a une belle équipe et on continu à travailler sur des projets pour nos résidents justement à cause de la force de notre équipe », conclut Mme Petitpas.

18 % de main-d’œuvre indépendante

Le recours à la main-d’œuvre indépendante est une problématique importante pour le CISSS de la Côte-Nord. Actuellement, environ 18% de la main-d’œuvre du CISSS provient d’agence.

L’utilisation des services des agences est d’ailleurs en cause dans le déficit financier de l’organisme. Pour l’année 2022-2023, le CISSS de la Côte-Nord prévoit un déficit de 70 033 697 $. Le recours à la main-d’œuvre indépendante est en partie en cause pour expliquer ce déficit.

Pour diminuer cette dépendance, le CISSS affirme multiplier les démarches de recrutement. Il cite en exemple la participation à divers salons d’emploi et la promotion des emplois disponibles sur le Web et les médias sociaux.

Le recrutement à l’international est aussi une avenue prometteuse. On pense au projet qui débute cet automne où une quarantaine d’infirmières et infirmiers de l’extérieur du pays débutent une attestation d’études collégiales. Elles pourront se joindre au CISSS en soins

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