Les élections à ITUM contestées une fois de plus

Par Sylvain Turcotte 5:39 PM - 5 juillet 2022
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Les élections au conseil de bande Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam (ITUM) se suivent et se ressemblent. Une contestation administrative a officiellement été déposée par le candidat défait à la chefferie, Antoine Grégoire, pour l’élection du 18 juin dernier. Celles de 2016 et de 2019 avaient également été critiquées.  

« Je ne suis pas mauvais perdant, mais je me suis fait voler les élections », soutient Antoine Grégoire.

Après l’élection du 18 juin, où il a obtenu 125 voix de moins que Mike Mckenzie, reconduit pour un quatrième mandat, M. Grégoire a quelques jours de congé pour laisser retomber la poussière.

Appuyé par des gens, des témoignages et des preuves, il déplore certaines décisions politiques qui changent en cours de campagne. Il évoque notamment les attributions de nouvelle maison et l’élargissement des bénéfices de l’entente avec IOC. Les preuves ont été remises à un huissier, a-t-il fait savoir.

« Ça prend des consultations pour de grosses discussions », a-t-il dit, parlant d’histoires troublantes et tristes, et de corruptions.

Il demande qu’un comité de trois personnes soit mis en place pour étudier sa contestation, comité de personnes totalement indépendantes à ITUM. Il indique que la directrice  générale d’ITUM, ni même la greffière du conseil de bande ne doivent faire partie de ce comité en raison de conflits d’intérêts. Il souhaite même un notaire de l’extérieur.   

« Je ne veux pas contrôler les décisions, mais ça doit être fait dans la clarté et la transparence. »

Antoine Grégoire entend même pousser ses démarches de contestation jusqu’au ministère des Affaires autochtones. « Je vais aller jusqu’au bout. Il faut que ça arrête. J’ai perdu confiance en notre administration. »

Le chef réagit

Appelé à réagir, le chef réélu Mike Mckenzie a lancé au bout du fil : « ça va bien ». Il n’en est pas à une première contestation à son endroit.

Face aux allégations portées contre lui, il parle de « fausses représentations. C’est plate de voir ça au niveau médiatique pour l’ensemble des élus et du chef élus démocratiquement », a-t-il dit, sans vouloir détailler pour la suite du processus.  

Mike Mckenzie indique qu’il y a un code électoral qui a été entériné par la population. « Il faut trouver des solutions vu qu’il y a des contestations depuis 2016. Il faut trouver le meilleur mécanisme pour la légitimité de tout le monde. Il ne faut pas bafouer la démocratie. »

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