Ragnarüches: une entreprise qui continue de fleurir

Par Maxim Villeneuve 6:00 AM - 12 mai 2022
Temps de lecture :

Geneviève Desrochers (photo) est propriétaire de la Ferme Ragnarüches avec son conjoint Sébastien Jean. Photo courtoisie

Un couple nord-côtier veut sauver les abeilles du Ragnarök, de la fin du monde, en développant leur entreprise d’apiculture à Port-Cartier, dans l’environnement sain de la région. Sébastien Jean et Geneviève Desrochers n’ont pas fini de faire fleurir la Ferme Ragnarüches.

Ragnarüches, c’est un mélange de deux passions, celle de l’histoire des Vikings et des abeilles.

C’est aussi un désir de développer des produits uniques qui mettent en lumière le terroir nord-côtier.

« Nos matières premières sont toutes singulières, elles sont toutes uniques », affirme M. Jean. « Tous les produits qu’on va offrir, ça va tous être des produits qui vont mettre en valeur Port-Cartier et la région. »

Les apiculteurs produisent entre autres de l’hydromel, une boisson alcoolisée faite d’eau et de miel. La ferme Ragnarüches produit aussi du miel brut, qui n’a pas été chauffé, et qui est donc meilleur frais.

Le miel sera en vente peu de temps après son extraction, quelques fois par année. Les apiculteurs entameront la production de vin de bleuet cet été.

Ces produits seront en vente dans l’ancienne caserne de Port-Cartier, située sur la rue Élie-Rochefort.

Le couple l’a acheté cet hiver pour en faire leur boutique. Dès cet été, ils pourront y accueillir des clients.

La visite de la boutique pourrait devenir une activité touristique intéressante selon le couple, car de l’interprétation y sera faite. Des affiches traiteront du processus d’apiculture nord-côtier et de la présence des Vikings en Amérique du Nord.

« [Les Vikings] c’est juste une autre passion. On trouve que le sujet n’est pas assez exploité et c’est plaisant de savoir qu’il y a eu quelqu’un d’autre qui a visité avant Christophe Colon », exprime M. Jean.

Le couple d’apiculteurs déborde de projets pour leur ferme. Ils veulent aussi faire de l’éducation sur l’importance des abeilles. Pour l’instant, cela passe par leur page Facebook, mais ils souhaitent éventuellement se rendre dans les écoles.

Le couple entretient aussi un verger nordique sur leur terrain à Rivière-Pentecôte. Parmi leurs pousses, ils ont notamment des ronces arctiques, mieux connues sous le nom de framboisiers.

De plus, les propriétaires de Ragnarüches offrent un service de pollinisation.

La petite histoire de Ragnarüches

C’est en 2020 que Sébastien Jean a décidé de s’inscrire à la formation « Exploitation d’une entreprise apicole » au Collège d’Alma. Sa copine et lui ont décidé de se lancer dans l’élevage d’abeilles en même temps, se découvrant tous les deux une passion pour ces petites créatures jaunes et noires.

« Sébastien a toujours plein de projets, mais ce projet-là c’était le premier qui m’accrochait moi aussi. J’ai toujours voulu être dans le domaine de la biologie, de l’environnement, de l’agriculture », exprime Mme Desrochers.

Cette dernière est partie de Saint-Hubert pour déménager sur la Côte-Nord il y a neuf ans. Elle avait mis son amour de l’agriculture de côté, se disant que cela n’était pas possible dans la région. Mme Desrochers et son partenaire ont finalement défié ce préjugé, se lançant dans le domaine de l’apiculture, qui est peu exploité sur la Côte-Nord.

L’élevage d’abeilles dans une région froide apporte des complications, car les abeilles domestiques sont habituées à un climat beaucoup plus chaud. Cependant, la Côte-Nord offre aussi son lot des avantages.

« C’est un environnement sain. Il y a moins de ressources mellifères, il y a moins de fleurs, mais il n’y a pas de grosse agriculture », fait remarquer M. Jean.

Ce dernier explique que l’élevage d’abeilles sur la Côte-Nord protège ces insectes de leur « fin du monde », qui serait causée par les grandes monocultures, les pesticides et les changements climatiques.

Les acariens varois, qui font des ravages dans les ruches partout dans le monde, sont aussi moins présents dans la région qu’ailleurs au Québec.

Partager cet article