Mathieu McKenzie veut promouvoir la musique autochtone

Par Marie-Eve Poulin 8:00 AM - 20 mars 2022
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Mathieu McKenzie souhaite ouvrir les portes des stations radiophoniques à la musique autochtone. Photo courtoisie

Parole de Mathieu McKenzie, producteur du Studio Makusham à Mani-Utenam, il faut profiter de l’ouverture des gens pour faire une place aux langues autochtones par le biais de la musique. L’exclusion du rappeur autochtone Samian du Festival international de la chanson de Granby a ouvert les portes aux discussions sur la place de la musique autochtone au Québec.

Il explique que les jeunes sont exposés au français et à l’anglais à la télé, sur les réseaux sociaux, à la radio et dans leur vie au quotidien, ce qui ne facilite pas l’apprentissage de leur langue.

Mathieu McKenzie met l’accent sur le fait que chacun doit faire sa part afin d’aider les jeunes à réapprivoiser la langue en utilisant plusieurs outils, dont la musique qui, selon lui, est un moyen efficace.

« Les jeunes ont de la misère avec les mots et je pense qu’avec la musique je peux faire un bout de chemin. Ils aiment la musique et chantent les paroles, donc pratiquent la langue », explique-t-il.

De plus, le producteur soutient que les organisateurs de festivals et de concours sont de plus en plus ouverts à faire une place aux artistes autochtones.

« Les radios commerciales passent pas notre musique, c’est ce bout-là que je ne comprends pas », déplore-t-il. « À la télé, partout y’a toujours un petit bout qui se fait, mais pas à la radio », ajoute-t-il avec découragement.

Mathieu raconte que les autochtones ont tellement vécu de choses au cours des derniers siècles, qu’il faut maintenant prendre le temps de revenir à la base et se dire que la fierté de la langue est nécessaire pour pouvoir avancer et reprendre leur identité.

« Il faut être fier de notre langue et c’est en étant fier qu’on pourra parler innu sans être gêné de le faire », dit-il avec fierté. Selon lui, les langues autochtones devraient être reconnues au même titre que le français au Québec.

Le producteur a confiance qu’il arrivera à faire une place aux artistes autochtones dans les radios commerciales. « Je fais les démarches et je le fais respectueusement. J’ose croire que dans le futur, dans un avenir rapproché, les radios vont nous donner un certain pourcentage pour diffuser de la musique autochtone », conclut Mathieu McKenzie.

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