19 avril 2024
Deux promoteurs immobiliers de Baie-Comeau viennent de concrétiser une acquisition majeure dans la région des Laurentides en mettant la main sur l’ancienne usine centenaire La Rolland, un véritable joyau du patrimoine de Sainte-Adèle et de la région des Pays-d’en-Haut.
Guy Degrâce et Danny Dreige, plus connu chez nous comme le Dr Dreige, ophtalmologiste, ont saisi une occasion d’affaires en mettant la main sur les bâtiments de la papetière désaffectée, mais aussi sur un immense terrain de 2,5 millions de pieds carrés pour lequel ils ont des visées de développement.
« On a eu un deal, un coup de cœur pour ce deal-là », reconnaît M. Degrâce. Il explique que c’est par l’entremise d’une connaissance que son associé a eu vent d’une opportunité à Sainte-Adèle. Construite en 1904, l’ancienne usine avait fait l’objet d’une saisie à la suite de la faillite.
L’ancien ingénieur d’Hydro-Québec possède 130 unités, logements et maisons confondus, à Baie-Comeau, dont 42 en partenariat avec M. Dreige. Il est aussi propriétaire d’un édifice commercial à Forestville.
Mais qu’est-ce qui a amené les deux hommes à regarder au loin pour développer leurs affaires? « Moi et M. Dreige, on travaille sur certains projets importants. On fait de la prospection au niveau provincial, dont à Baie-Comeau, mon patelin. On soumissionne. Ce n’est pas toujours parfait. On fait une prise sur 10 en général. La Rolland, c’est notre première grosse prise », raconte Guy Degrâce, en préférant garder confidentiel le montant de la transaction.
Pérennité et développement
Les nouveaux propriétaires de La Rolland visent à assurer la pérennité de ce bâtiment patrimonial qui tient beaucoup à cœur aux gens de la MRC des Pays-d’en-Haut. Ils souhaitent en faire un édifice commercial prisé, mais auparavant, de l’entretien et des travaux seront nécessaires.
Pour le moment, la majeure partie du bâtiment est non utilisée. Les deux locataires qui y sont installés occupent à peine 15 à 20 % de sa superficie. « Il y a beaucoup de demande au niveau commercial. On veut remettre en valeur les bâtiments existants et les mettre en location », indique M. Degrâce, qui prévoit aussi un petit clin d’œil à l’histoire de La Rolland avec des documents d’archives et des artefacts.
Il y a aussi l’immense terrain adjacent qui représente un immense potentiel de développement récréotouristique dans les prochaines années. Ce territoire vierge longe le parc linéaire du P’tit train du nord, qui traverse la région des Laurentides. Les deux hommes d’affaires ont dans leur mire la construction d’unités d’hébergement dont le nombre pourrait osciller entre 400 et 800.
La façon de développer l’économie là-bas est très différente de ce qui se passe dans la Manicouagan. Les deux hommes en sont conscients et s’ajustent en conséquence. « C’est à nous de s’imprégner des mœurs de la région des Laurentides. J’ai rencontré des parties prenantes qui ont de l’expertise et des connaissances. On a une équipe de rêve à monter et on compte la monter avec des gens de la place », poursuit l’ancien ingénieur.
MM. Degrâce et Dreige espèrent pouvoir gérer leur projet à distance grâce à l’embauche d’un directeur général « qui connaît les us et coutumes des Laurentides ».
Le promoteur ajoute qu’il travaille aussi à monter une équipe de rêve à Baie-Comeau. Il reste à l’affût des opportunités qui pourraient se présenter dans sa ville. Il affirme avoir des discussions avec le maire Yves Montigny et des fonctionnaires, « des discussions préliminaires pour des projets éventuels, mais il est trop tôt pour savoir si ça va aboutir », laisse-t-il tomber.
