Feu à leur maison : Uapishtan et Nathanina regardent vers l’avant

Par Sylvain Turcotte 6:00 AM - 20 janvier 2022
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Uapishtan Vollant et sa conjointe Nathanina St-Onge préfèrent regarder vers l’avant et non s’apitoyer sur leur sort à la suite de l’incendie qui a ravagé leur maison en rénovation le 11 janvier dernier. Photo courtoisie

Après une tragédie, il y a deux façons de voir les choses, s’apitoyer sur son sort ou regarder vers l’avant. C’est la deuxième qu’ont choisie Uapishtan Vollant et Nathanina St-Onge à la suite de l’incendie de leur résidence de Mani-utenam qui a brûlé dans la nuit du 11 janvier dernier. Depuis, le couple compte sur un élan de générosité « fou ».

Le couple avait fait l’acquisition de la maison en octobre dernier. En décembre, Uapishtan s’est lancé dans les travaux de rénovation. Lui et sa femme n’étaient qu’à deux semaines d’y emménager, même si les travaux à l’intérieur n’avaient pas été complétés.

Hélas! Leur maison s’est envolée en fumée par deux fois le 11 janvier. Perte totale.

« Ça va bien, a mentionné Uapishtan, en entrevue vendredi après-midi. Je ne veux pas m’apitoyer sur mon sort. Je regarde en avant, sans ça je vais me morfondre et ce n’est pas dans ma nature d’être comme ça. »

Ce qui complique les choses, c’est que ce n’est pas dans les habitudes chez les autochtones, a-t-il dit, d’assurer leur maison. M. Vollant avait déjà entrepris les rénovations quand il a décidé de communiquer avec une compagnie d’assurances. Impossible, les travaux étant déjà en cours.

« Je ne connaissais pas trop le processus. Je n’accuse personne, c’est mon erreur. Je ne vais pas vivre avec des « si ». Je vais apprendre de mon erreur, qui me coûte cent quelques milles », a-t-il laissé entendre.

Élan de générosité

Dans les tragédies de la sorte, les vagues de solidarité sont frappantes. Uapishtan avait dit non à une campagne de sociofinancement, l’idée des deux sœurs de sa conjointe. « J’avais dit qu’on allait s’en sortir. »

Qu’importe, les gens des différentes communautés autochtones de la région ne sont pas restés insensibles. Les élans de générosité viennent même d’ailleurs au Québec, que les gens soient autochtones ou allochtones.

« Ça m’étonne (l’élan de générosité), mais pas trop, car les gens sont touchés par ce qui nous arrive. »

Depuis quelques jours, M. Vollant remercie via des « live » sur Facebook les gens qui ont donné. « C’est fou! Les gens nous appellent de partout et ramassent des dons pour nous. »

Au moment d’écrire ces lignes lundi matin, c’est un montant de quelque 30 000$ qui avait été amassé.

Le couple, qui a deux enfants ensemble et chacun un d’une autre relation, compte reconstruire son nid familial au même endroit à Mani-utenam.

Quant à la cause de l’incendie, elle serait de nature accidentelle, a fait savoir la SPUM. Ce serait les unités de chauffage utilisées qui seraient la cause.

« Lorsqu’on rénove, plusieurs personnes ne mettent pas d’unité de chauffage conventionnel tels que plinthe ou convectair. Elles optent pour une boite de chauffage temporaire. Dans la maison, il y avait donc deux unités de ce genre qui sont plus ou moins 5000 W chacune. Or, pour une maison de ce genre de superficie, ça prend environ 25 000 W de chauffage. Or, les chauffages, en fonction du – 30, fonctionnaient à pleine capacité et enflammèrent les boites de plancher de bois franc laissées à proximité », a fait savoir le superviseur des enquêtes, Guy Olivier.

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