Les infirmières se sentent peu écoutées par les gestionnaires de la santé

Par Vincent Rioux-Berrouard 6:00 AM - 15 septembre 2021
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Avec les nombreuses ruptures de services dans le milieu de la santé qui ont affecté les Nord-Côtiers au cours de l’été, en raison du manque de personnel, de nombreux intervenants et acteurs tentent de trouver des solutions.

Pour inciter le personnel à rester dans le système public, il faut revaloriser la profession d’infirmière, selon la députée Lorraine Richard.

« Il faut offrir de meilleures conditions de travail. Cela passe par un allègement de la charge de travail. Il faut aussi que le CISSS soit à l’écoute des infirmiers et infirmières qui sont sur le terrain et qui peuvent apporter des solutions », explique Mme Richard.

Pour Nathalie Savard, présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), l’une des clés pour assurer la rétention du personnel sur la Côte-Nord est d’établir de meilleures relations entre les employés et la direction du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord.

« Il faut se remettre à l’écoute des infirmières et inhalothérapeutes qui sont sur le terrain. Elles se sentent peu appuyées par le gestionnaire », dit Mme Savard.

À l’Assemblée des MRC de la Côte-Nord, on demande au gouvernement du Québec la création d’une table de travail régionale en santé.

«On veut s’asseoir avec le gouvernement du Québec pour faire état de la présente situation en santé sur la Côte-Nord, et surtout, discuter de solutions afin de garantir les services à nos populations », explique Micheline Anctil, préfète de la MRC de la Haute-Côte-Nord et porte-parole pour l’Assemblée des MRC de la Côte-Nord.

Les agences privées

Parmi les solutions qui ont été évoquées, la diminution du recours aux agences privées a été proposée par plusieurs personnes.

En plus de Mme Anctil, Lorraine Richard, est aussi de cet avis.

« Les agences ne font qu’accentuer le problème. Les gens quittent le secteur public pour aller dans les agences», affirme la députée.

Pour elle, la question des agences privées doit être une priorité en santé pour le gouvernement.

«Dans une région comme la nôtre, le personnel des agences privées peut souvent obtenir de meilleures conditions de travail que dans le secteur public. Il y a de sérieuses questions à se poser sur la main-d’œuvre indépendante et je crois qu’il faut donner un coup de barre à ce niveau », dit l’élue du Parti québécois.

Pour Nathalie Savard, la main-d’œuvre indépendante est une source de frustrations parmi les membres du SIISNEQ-CSQ.

Elle dit que le recrutement serait beaucoup plus facile sur la Côte-Nord si les conditions offertes dans le secteur public étaient les mêmes que celles dans les agences privées.

Le personnel de la santé exténué

Après plus d’un an et demi de pandémie, le personnel du réseau de la santé est à bout de force. C’est le constat que fait la présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ), Nathalie Savard. Elle explique que le personnel a vécu beaucoup de stress face à la pandémie. Les mesures de protection ont alourdi le travail des employés de la santé.

« Dans le cas de l’urgence Port-Cartier, nos infirmières vivent beaucoup de pression. C’est un petit milieu et lorsqu’on doit fermer l’urgence, nos membres ont l’impression de ne pas pouvoir aider leur communauté, mais en même temps, ils doivent prendre soin de leur propre santé », affirme M. Savard.

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