Pénurie de main-d’oeuvre : le Syndicat de l’enseignement de la région du Fer presse le gouvernement

Par Sylvain Turcotte 4:17 PM - 25 août 2021
Temps de lecture :

Le Syndicat de l’enseignement de la région du Fer (SERF-CSQ) est bien placé pour parler de la pénurie de main d’œuvre dans le secteur de l’éducation. Il dessert les établissements des centres de services scolaire du Fer, du Littoral et de la Moyenne-Côte-Nord.

Avec la rentrée scolaire à nos portes, certains postes ne sont pas encore pourvus dans les écoles, que ce soit pour les enseignants ou pour le personnel de soutien. Et cette pénurie pourrait durer quelques années, cinq ans, voire plus.

À la suite de l’affectation du personnel de soutien tenu il y a une semaine, des postes demeurent ouverts malgré de belles conditions, a fait savoir la vice-présidente du SERF-CSQ, Sheila Leblanc.

« On a vécu la pénurie durant toute la dernière année et ce sont les élèves qui en payent le prix », a-t-elle mentionné.

Le contexte de la pandémie n’aide également en rien la situation avec notamment les retraits préventifs.

Ce manque de personnel s’applique au service de garde, aux techniciennes et techniciens en éducation spécialisée et aux préposés pour les personnes handicapées.

La pénurie n’échappe pas au personnel enseignant. Plusieurs tâches sont confiées à du personnel non qualifié. Le Syndicat souhaite des assouplissements pour que ces personnes puissent suivre les formations à distance.

Agir

Le Syndicat presse le gouvernement d’agir, car plusieurs quittent pour la retraite ou desserte le milieu de l’enseignement en raison des conditions.

« Le gouvernement vient de frapper un mur. Il doit valoriser la profession », soutiennent Mme Leblanc et Monica Chiasson, présidente du SERF-CSQ. Des solutions doivent être amenées pour la problématique en région.

Si certains aspects ont été améliorés, il y a eu peu de gains selon les deux représentantes. L’attraction et la rétention de la main-d’œuvre doivent être adaptées à la région avec une prime à jour et selon le coût de la vie.

« Tout le monde doit se mettre ensemble pour des solutions concrètes et qu’il y ait une collaboration entre tous les milieux. La responsabilité du recrutement revient aussi à l’employeur et non au Syndicat.  

Le SERF-CSQ voit toutefois d’un bon œil la collaboration avec l’UQAC et le fait qu’il y ait plus d’élèves en techniques d’éducation à l’enfance. La concordance des horaires de ce programme n’est cependant pas favorable pour que des personnes de ce programme puissent pallier les besoins dans les services de garde.

« Il y a de l’ouverture. Tous les scénarios sont regardés. »

Portrait inquiétant

Pour l’année scolaire 2021-2022, deux enseignants se partageront un groupe de 31 élèves regroupant des jeunes de 3e, 4e, 5e et 6e années. Et à Aguanish, il y a suspension des cours à l’école faute de personnel en nombre suffisant. Les quelques jeunes du village iront à Natashquan. L’école de Baie-Johan-Beetz ne compte quant à elle que deux élèves.

Pour le Centre de services scolaire de la Moyenne-Côte-Nord, quelques retraités ont accepté de nouveaux contrats pour prêter main-forte dans les écoles.

Mme Leblanc avance qu’il y a de l’espoir en Basse-Côte-Nord selon la direction des ressources humaines avec l’engouement de touristes pour s’établir dans la région.

Couci-couça

Que pense le SERF-CSQ de la rentrée scolaire 2021-2022 avec les dernières mesures en place?

« C’est encore on avance et on recule. Il y a de l’improvisation, mais l’évolution est plus en temps réel. On veut garder nos écoles ouvertes, que ce soit en présentiel et que ce soit sécuritaire pour les élèves et le personnel. Le but ultime, c’est la réussite académique, mais ça devient une montagne quand il y a de l’anxiété.

Partager cet article