André Soucy : une carrière de 45 ans sur les chemins de fer

Par Sylvain Turcotte 4:00 PM - 28 mai 2020
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André Soucy est aux commandes des trains de IOC / QNS&L depuis près de dix ans. Auparavant, il a travailé chez ArcelorMittal, autrefois Québec Cartier Mining, durant 36 ans. Photo courtoisie

Le Port-Cartois André Soucy est certainement une référence pour raconter le quotidien à bord de la locomotive de tête des trains et de parler de son métier, celui de chauffeur mécanicien de train. Après 36 ans chez ArcelorMittal (autrefois Québec Cartier Mining), il parcourt depuis près de dix ans le chemin de fer de IOC / QNS&L.

C’est en 1975 que ce long chemin s’est amorcé pour l’homme rendu à 64 ans.

M. Soucy ne sera pas resté longtemps sur les bancs du Cégep dans les années 70. Une grève au collège, son beau-frère qui œuvrait dans le milieu des trains, et ça en était fait pour le choix de la vocation du Port-Cartois.

André Soucy a été agent de train, chef de train puis chauffeur mécanicien pour ArcelorMittal. À 54 ans, il s’est retrouvé chez IOC pour le chemin de fer QNS&L à titre de chauffeur mécanicien de train.

Ce qui l’anime dans son métier, le sens des responsabilités que ça lui demande, « tu te promènes avec un train qui vaut des millions », souligne-t-il. Son travail, il l’aura appris en chauffant, un aspect différent du travail de chef de train, qui bénéficie aujourd’hui d’une formation théorique et pratique, notamment sur simulateur.

Au quotidien

Son quotidien, aux commandes du train, ce sont des voyages entre Sept-Îles et le Labrador, aller-retour. Ça se fait généralement entre trois et quatre jours, en quatre étapes, avec les arrêts à May et Carol Lake.

André Soucy totalise près de 3 000 voyages sur les chemins de fer, marqués par ses paysages, ses couchers de soleil, ses lacs, ses rivières et ses animaux.

« Il y a toujours quelque chose de nouveau, on apprend toujours, c’est l’autonomie du travail, tu as une certaine liberté », mentionne-t-il.

M. Soucy se plait aussi de la latitude qu’il a pour les horaires.

L’homme se décrit comme un maniaque de la puissance des trains, des trains bien souvent d’une longueur de 8500 pieds et pesant 30 000 tonnes. « Il y a 300, 400 pieds de jeu d’attelage. Il faut faire les bonnes manœuvres ».

Il souligne que son métier est exigeant, particulièrement en hiver. « C’est moi, le train et Mère Nature. C’est un métier qui nous oblige à être en forme, à garder cette discipline. Les conditions se sont aussi améliorées avec le temps, les employés ont une meilleure qualité de vie », renchérit-il.

Il se dit choyé d’avoir travaillé avec quelque 800 personnes différentes depuis ses débuts et tout le transfert de connaissances partagées. Il a aussi la chance de montrer aux jeunes qui arrivent dans le métier chez IOC / QNS&L. « J’aime leur mentalité, c’est plaisant de voir leur évolution, ils sont intéressés et ils ont de la reconnaissance. Ça regarde bien pour l’avenir ».

André Soucy indique que l’entreprise, IOC, investit beaucoup pour la sécurité, notamment au niveau des avalanches et des tunnels.

La fin approche

L’homme de 64 ans en a beaucoup plus de fait que ce qui lui en reste. La retraite approche pour André Soucy. En octobre, il tirera sa révérence après 45 ans et neuf mois à avoir travaillé sur les trains. Il s’attend à verser des larmes lorsqu’il fera son dernier voyage de retour en octobre. « J’ai de bons souvenirs et j’ai toujours été bien traité par QNS&L et ArcelorMittal », conclut-il.

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