Selon une étude, Sept-Îles serait la ville la plus chère

Par Laurence Dupin 6:00 PM - 12 mai 2020
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CPESI

L’Institut de Recherche et d’Informations Socioéconomiques (IRIS) vient de publier son rapport annuel sur le revenu viable pour vivre dans différentes villes dont Sept-Îles.

Pour guider l’action publique, l’Institut dévoile annuellement depuis 2016 son indicateur du revenu viable. Dans son rapport sorti cette semaine, l’IRIS a étudié le revenu disponible après impôt pour disposer d’un panier de biens et de services permettant de vivre dignement et sans pauvreté. Cette étude se base sur Montréal, Québec, Trois-Rivières, Saguenay, Sept-Îles, Gatineau et Sherbrooke.

Pour une personne seule en 2020, le revenu viable s’élève entre 24 083 $ et 32 682 $. Il a été calculé cette année encore pour trois types de ménages. « Le revenu viable nous donne une idée du niveau de vie auquel tout le monde devrait pouvoir prétendre au Québec », indique Eve-Lyne Couturier, chercheuse à l’IRIS.

Selon l’indice de revenu viable, Sept-Îles est pour une nouvelle année la ville la plus dispendieuse au Québec notamment en raison du prix de l’alimentation et du prix du transport qui font grimper la facture rapidement. En effet, alors que les frais d’alimentation sont les plus bas à Québec (5 003 $) ils sont les plus élevés à Sept-Îles avec 5 714 $. Mais cela s’explique notamment avec des coûts en logistique plus élevés vu l’éloignement de la ville par rapport aux grands centres urbains où se trouvent les fournisseurs en général.

Pour les transports, la facture explose sur Sept-Îles mais il est évident que le prix des transports en communs de Montréal sont bien plus bas que l’utilisation obligatoire de la voiture sur la Côte-Nord en général.

Mais il faut noter que la facture des frais de soins de santé non remboursés ainsi que le logement et les autres nécessités (téléphone, Internet, meubles, livres…) sont moins élevés ici qu’à Montréal. Mais ces constats de l’IRIS pourraient aussi être applicable aux villes voisines comme Port-Cartier voire même Baie-Comeau.

La COVID-19

En cette période crise l’IRIS aborde aussi la COVID-19. Les décisions actuelles des gouvernements peuvent être analysées à l’aune du revenu viable, selon l’Institut. Eve-Lyne Couturier remarque que « la Prestation canadienne d’urgence (PCU) dépasse l’aide sociale et atteint presque le revenu viable, dans certaines villes, pour les personnes seules. Au sortir de la crise actuelle, il sera essentiel de se demander quels planchers de revenu on doit considérer pour bien vivre ensemble. Une bonne partie de celles et ceux qu’on découvre comme étant essentiels, gagne toujours moins que le revenu viable. En choisissant de mieux payer les préposé(es) aux bénéficiaires, le gouvernement montre qu’il pourrait faire mieux. »

La réaction du maire

« Je leur avais déjà demandé pourquoi toujours Sept-Îles alors que vous faites quelques kilomètres et la situation est la même. C’est une grande déception qu’ils ne m’aient pas écouté. Ces données est-ce pour la Côte-Nord ? Qu’en est-il en Abitibi?», précise Réjean Porlier.

 

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