Ensemble vers la guérison

Par Karine Lachance 7:00 AM - 31 mai 2019
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CALACS

Les intervenantes travaillant auprès de victimes d’actes de violence offrent des outils créés en concertation.

La Semaine des victimes et survivants d’actes criminels 2019 se déroule actuellement. Le thème de cette année étant Le pouvoir de la collaboration, des organismes œuvrant auprès de personnes victimes de violence ont décidé de profiter de cette occasion pour lancer des outils qu’ils ont  développé, tous ensemble.

Karine Lachance

Créés selon le concept Mamu natukuitishutau/Ensemble vers la guérison, ces outils en innu-aimun et en français sont le fruit d’une collaboration entre les Services sociaux Uauitshitun, du Centre d’hébergement Tipinuaikan et de La pointe du jour/Calacs Sept-Îles(CALACS). Ils seront remis aux policiers de Sept-Îles et de Uashat mak Mani-Utenam. Les intervenants qui œuvrent auprès de la clientèle vivant des difficultés en recevront également.

«Les policiers sont souvent confrontés à plusieurs problématiques. Ces outils leur permettront de différencier les différents services et par le fait même, de faciliter les références», rapporte Martine Michel, intervenante au CALACS.

Le but visé

Lorsqu’une intervention est faite auprès d’une personne, peu importe la problématique, il est prioritaire de la référer au bon endroit, afin qu’elle puisse bénéficier d’un support adapté à sa situation. Les outils ont été conçus afin d’aider les répondants de première ligne dans l’orientation adéquate de l’individu, que ce soit sur réserve ou hors réserve.

« Peu importe la problématique visée, que ce soit un homme, une femme ou un enfant, il est important d’orienter adéquatement les personnes vers les services appropriés si on veut répondre à leurs besoins», ajoute Mme Michel.

Mamu/Ensemble

Les intervenantes qui œuvrent auprès des femmes victimes d’actes criminels travaillent toutes en collaboration vers l’amélioration de leur qualité de vie.

Il n’y a pas d’intervenantes Innues au CALACS, mais si la victime a besoin d’un accompagnateur afin de l’aider à s’exprimer dans sa langue première, il n’y a aucun inconvénient. Que ce soit une intervenante ou une personne de l’entourage de la victime.

« Exprimer des sentiments douloureux c’est toujours plus facile dans ta langue natale. Mais peu importe ce que les femmes vivent, peu importe leur langue, nous sommes en mesure de comprendre leur douleur», exprime Mme Michel.

Les femmes se confient plus qu’avant

Mme Michel constate qu’il y a de plus en plus de femmes qui se dévoilent et qui ont le courage de parler de ce qu’elles ont vécu.

« Il faut faire la différence entre dénoncer et se confier. Les femmes peuvent venir nous voir simplement pour évacuer, elles ne sont pas obligées de dénoncer aux autorités», précise-t-elle.

Trouver leur propre chemin

Lorsqu’on parle de victimes d’agressions sexuelles, un travail primordial doit être fait au niveau des sentiments de honte et de culpabilité. De plus, la  victimisation vient rarement seule, souvent suivie de près par des problématiques d’abus divers, tel que l’alcool et les drogues.

« Il faut que les femmes trouvent leur propre cheminement. Qu’elles trouvent leurs propres issus et leurs propres démarches pour aller vers un mieux. On leur a tellement imposé de choses que c’est important qu’elles retrouvent le contrôle de leur vie », conclut Mme Michel.

 

 

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