Trou noir : la CSN occupe le bureau du premier ministre
Quatre conseils centraux de la CSN occupent ce mercredi le bureau de circonscription du premier ministre Justin Trudeau, à Montréal. On reconnaît le président du conseil central Côte-Nord, Guillaume Tremblay (debout) et la coordonnatrice d’Action-chômage Côte-Nord, Line Sirois (à gauche).
Les dirigeants de quatre conseils centraux de la CSN, dont ceux de la Côte-Nord, occupent depuis 10 h ce mercredi matin le bureau de circonscription du premier ministre Justin Trudeau, à Montréal. Ils soutiennent qu’Ottawa aggrave la pénurie de main-d’œuvre en raison des règles actuelles de l’assurance-emploi.
Les manifestants entendent rester sur place jusqu’à temps que le gouvernement fédéral mette fin au trou noir, la période entre la fin des prestations d’assurance emploi et le retour au boulot des travailleurs saisonniers.
Pour le syndicat, la baisse générale du taux de chômage d’une région provoque une baisse du nombre de semaines de prestations d’assurance-emploi et fait augmenter le nombre d’heures travaillées pour se qualifier. Le trou noir qui en découle peut varier entre 5 et 18 semaines.
«C’est invivable pour des milliers de travailleurs et leurs familles», fait valoir le président du conseil central Côte-Nord, Guillaume Tremblay, dans un communiqué. «Plusieurs décident de déménager en zone urbaine. Cet exode complique ensuite sérieusement l’embauche pour les emplois saisonniers dans leur localité d’origine.»
Selon sa collègue du Bas-Saint-Laurent, Nancy Legendre, «l’assurance-emploi ne devrait pas contribuer à dévitaliser des villages. Pourtant, c’est l’effet de la mécanique actuelle».
Le président du conseil central Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Anatole Chiasson, soutient pour sa part qu’il serait «facile d’éviter cet effet pervers du resserrement des critères de l’assurance-emploi puisque la baisse générale du taux de chômage au pays fait en sorte qu’on ne manque pas d’argent dans la caisse».
Quant à la coordonnatrice d’Action-chômage Côte-Nord, Line Sirois, elle estime que le redécoupage des régions de référence de l’assurance-emploi en 2000 «ne permet pas de bien refléter les différentes réalités de l’emploi. Les gens quittent la région et nous avons un record de dévitalisation», soutient-elle.
Rien donné avec Duclos
La CSN a décidé d’occuper le bureau de circonscription du premier ministre, car l’occupation il y a un an du bureau du ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos, n’a pas procuré les résultats escomptés.
«Comme le ministre Jean-Yves Duclos n’a pas proposé de solution au trou noir, nous avons donc décidé d’occuper le bureau de Justin Trudeau aujourd’hui (mercredi) pour lancer un message clair», clame la centrale syndicale.
En cette année électorale, la CSN s’attend d’ailleurs à ce que l’ensemble des partis fédéraux se prononcent «sur la nécessaire réforme» de l’assurance-emploi. Elle dit en faire une priorité.
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