Le F.-A.-Gauthier au rancart: la STQ installe un pont aérien
Le F.-A.-Gauthier est hors service pour une durée indéterminée.
La Société des traversiers du Québec (STQ) vient d’annoncer la mise en place d’une série de mesures, dont un service aérien, pour tenter de suppléer au retrait du F.-A.-Gauthier de la traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout pour une durée jugée dorénavant indéterminée.
« Il n’y a pas une pierre qui n’a pas été retournée et un scénario qui n’a pas été envisagé dans les mesures qu’on annonce aujourd’hui », a souligné le porte-parole de la STQ, Alexandre Lavoie, en précisant qu’il n’est pas simple de remplacer un traversier de si gros gabarit.
« On pense que les mesures qu’on met en place seront appréciées par les gens qui veulent se déplacer pour les fêtes », a-t-il ajouté.
Liaison aérienne
Une liaison aérienne entre les aéroports de Baie-Comeau et Mont-Joli sera proposée dès le vendredi 21 décembre jusqu’au 24 décembre, à raison de quatre départs par jour dans chaque direction. Cette mesure est destinée principalement à la clientèle piétonne. Les utilisateurs paieront le même droit de passage qu’à bord du traversier.
Un appareil de 50 places est nolisé. Les clients doivent se rendre à la gare fluviale de Baie-Comeau ou de Matane 90 minutes avant l’heure prévue pour le départ du vol, où ils embarqueront à bord d’une navette qui les conduira vers l’aéroport. De l’aéroport de Baie-Comeau à Pointe-Lebel, les départs sont fixés à 9h30, 11h30, 13h30 et 15h30.
La STQ précise que les clients intéressés devront réserver leur place par l’entremise du service de réservation de la traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout. La priorité sera accordée aux clients détenant déjà une réservation à bord du F.-A.-Gauthier.
« Selon nos estimations, on pense que oui, ce sera suffisant, mais il n’est pas exclu qu’on s’ajuste selon la demande », a précisé le porte-parole en faisant référence aux réservations de piétons.
D’autres vols seront offerts du 26 décembre au 7 janvier, mais il faudra patienter encore pour en connaître les modalités.
Le CTMA en renfort
Par ailleurs, le service de traversier entre les deux rives reprendra à compter du 8 janvier avec l’arrivée du CTMA Vacancier en renfort. Il fait déjà partie du paysage puisqu’il assure le service lors des arrêts techniques du F.-A.-Gauthier. La STQ se réjouit d’avoir réussi à déployer le navire des Îles-de-la-Madeleine dans un si court laps de temps.
Pour suppléer à l’absence de traversées entre la Côte-Nord et Matane pendant le temps des fêtes, une entente aussi est intervenue avec la traverse Rivière-du-Loup-Saint-Siméon afin d’accommoder les gens qui voyagent en voiture. Ainsi, aux deux allers-retours quotidiens déjà à son horaire régulier, le navire Trans Saint-Laurent en ajoutera un les 23, 26 et 30 décembre.
Tout ce branle-bas de combat pour composer avec les problèmes mécaniques du F.-A.-Gauthier auront un prix pour la STQ, mais, pour le moment, il est trop tôt pour s’y attarder. Comme le souligne M. Lavoie, « l’important pour nous, c’est que le bris survenu ne pénalise pas les gens ».
La sécurité avant tout
L’origine des problèmes de vibrations aux propulseurs azimutaux du F.-A.-Gauthier n’est toujours pas connue, mais les équipes techniques seraient sur le point de l’identifier avant de penser aux solutions pour y remédier. Actuellement, la seule certitude de la STQ, c’est « qu’on ne peut pas opérer le navire de façon sécuritaire », a précisé son porte-parole.
Faut-il rappeler que le traversier en service depuis juillet 2015 à la traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout était en arrêt technique lundi et mardi de cette semaine. Ces travaux d’entretien avaient été planifiés à l’avance. Or, ils ont mené à la découverte d’un problème mécanique aux propulseurs.
« C’est rire du monde »
Le préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong, n’en revient tout simplement pas des mesures annoncées par la STQ. « C’est rire du monde », a-t-il lancé, tout en dénonçant son manque de vision.
Monsieur Furlong considère que la mise en place de la liaison aérienne apporte la preuve qu’il s’agit d’une solution pensée par des gens qui n’ont pas conscience de la problématique. Selon lui, tous les piétons n’ont pas Baie-Comeau et Mont-Joli comme ville de destination. « Il y en a qui vont à Amqui, à Chandler, à Gaspé, à Sept-Îles ou à Forestville avec des cadeaux pour leur famille. Ils vont devoir se louer une voiture? Ça n’a pas de bon sens », a-t-il soutenu.
Le préfet a aussi une pensée pour les commerces qui sont normalement alimentés par liaison maritime. Le transport des marchandises nécessitera un long détour par Québec. D’après lui, il reste évident que ce sont les consommateurs qui en paieront le prix.
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