Le vice-chef dit avoir consulté la population

Par Mathieu Morasse 18 mai 2018
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La rivière Moisie.

Le vice-chef Antoine Grégoire défend le choix d’avoir fait une réunion à huis clos pour entériner l’entente provisoire concernant la rivière Moisie, en expliquant que la population avait déjà été consultée.

Le 10 mai, Québec, ITUM et Matimekush-Lac-John ont conclu un projet d’entente. Le comité de négociation pour la rivière Moisie est présidé par Antoine Grégoire, vice-chef du conseil de bande de Uashat mak Mani-Utenam (ITUM).

Le conseil de bande d’ITUM a tenu une séance spéciale le 14 mai pour entériner le projet d’entente. M. Grégoire répond aux critiques qui dénoncent l’absence de consultation publique sur le texte de l’entente.

«Ils ont consulté la population durant un an de temps. Pis nous autres, on a pris tous les renseignements, les demandes, la vision de la communauté qu’ils voulaient avoir. Jonathan [St-Onge], ils ont consulté du monde pendant un an de temps», se défend-il.

M. Grégoire revient ensuite sur les circonstances entourant la création du comité de négociation.

«Le dossier n’avançait pas. Il y a au moins 200 000 $ qui a été dépensé là-dedans, sans rien avoir. Il ne le dira pas ça. Un moment donné, le chef a décidé de monter une équipe de négociation», raconte-t-il.

Acheter la paix en attendant

Le vice-chef se dit très satisfait de l’entente conclue avec le gouvernement.

«On a tout atteint les demandes et la vision de la communauté, et même encore plus. On est allé chercher des nouveaux fonds pour les pratiques traditionnelles. Ça, vraiment, ça me tenait à cœur», dit-il.

Il précise aussi qu’il s’agit d’une entente temporaire pendant que les Innus continuent de négocier avec Québec pour une entente complète à long terme.

«Je suis fier de l’entente, parce qu’on n’a [fait] aucune cession de droits. On n’a rien cédé pour les poursuites juridiques. C’est pour acheter la paix en attendant, pour avoir une belle saison de pêche», se félicite-t-il.

Gestion complète de la rivière

Antoine Grégoire décrit le but ultime comme étant la gestion de la rivière par les communautés innues dans le respect des activités autochtones et allochtones.

«Le premier objectif, c’est la gestion complète de la rivière. On s’enligne vers là. Mais on est conscient qu’on n’est pas seul, qu’on a des voisins. On va essayer de trouver le bon moyen pour pouvoir aussi les accommoder», rassure-t-il.

Il rappelle également qu’il faudra être réaliste, prendre le temps de bien faire la transition, notamment en formant des agents de la faune.

 

 

 

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