Le Phare : de mauvaises surprises sur les tapis de triages

Temps de lecture :
Rebus

Une partie des seringues trouvées sur les tapis de triage depuis janvier.

Plusieurs objets insolites se retrouvent sur les tapis de triage de la Ressource Le Phare, le centre de tri de Port-Cartier. Certains sont tout bonnement étranges sans plus, mais d’autres peuvent parfois amener des complications pour les employés de l’organisme.

«On en voit passer de toutes sortes sur la table de triage», convient Éric Aubin, directeur général de la Ressource Le Phare.

Dernièrement, des hameçons ont blessé un employé.

«On a publié les photos sur Facebook pour attirer l’attention des gens sur le problème. Mais je dois dire qu’il y a des choses plus nuisibles encore. Des seringues par exemple, on en a quasiment chaque jour. C’est stressant d’imaginer qu’un employé puisse se piquer accidentellement, mais malheureusement, ça arrive de deux à trois fois par année», confirme M. Aubin.

Un hameçon a blessé un employé du Phare récemment.

Elles se cachent souvent à travers les amas de matières et sont difficiles à percevoir pour les trieurs. Lorsqu’un incident arrive, un protocole particulier doit être suivi explique le directeur.

«On récupère la seringue, on prodigue les premiers soins sur place à l’employé, on l’amène à l’hôpital, ils font des prises de sang et analyse la seringue. Ça peut prendre deux mois avant de recevoir les résultats pour savoir si elle était contaminée. Vous pouvez imaginer que ça crée énormément de stress», laisse-t-il entendre.

Des centaines de seringues

Selon le directeur de l’organisme, le fait que des objets parfois dangereux se retrouvent au centre de tri pourrait être dû à un manque d’information ou encore à des distractions.

«Ça peut arriver que les gens arrivent pour jeter quelque chose, mais que le bac soit plein. Ils le mettent alors dans l’autre à côté, celui de recyclage.»

Peu importe les raisons, il n’en demeure pas moins que le nombre d’objets pouvant blesser les employés est impressionnant.

«C’est une grosse problématique. Depuis le mois de janvier, on a quatre contenants de 2 litres remplis de seringues. Imaginez, en trois mois seulement», affirme-t-il.

Les seringues en question proviendraient par exemple des tatoueurs ainsi que des gens qui ont à se piquer pour leur diabète.

« La majeure partie en fait, c’est des seringues de diabétiques. Les contenants fournis pour les jeter sont en verres et cassent souvent dans le transport avant d’arriver jusqu’ici.»

Du travail à faire chez les ICI

Éric Aubin affirme que son équipe et lui se servent de la page Facebook du Phare comme tribune pour avoir un impact sur la conscientisation des gens. Le nombre de membres a d’ailleurs considérablement augmenté dernièrement.

«Une semaine on reçoit les matières du résidentiel, l’autre semaine, c’est les entreprises des secteurs industriel, commercial et institutionnel (ICI). Pour ce qui est des premiers, je considère que ça va très bien, la sensibilisation est surtout à faire auprès des ICI», assure-t-il. «Il suffit de se promener pour voir que certains gros bacs des ICI sont ouverts en hiver. Malheureusement, 100 % du poids de la neige va dans mes rejets et ça fait gonfler ce taux», poursuit-il.

Le Phare est pénalisé automatiquement lorsque cela arrive. En effet, l’organisme Recyc Québec évalue les centres de tri selon leur taux de rejet.

Le directeur du centre se considère malgré tout chanceux puisque les matières que son équipe et lui reçoivent sont de bonne qualité.

«Et j’incite les gens à continuer leur bel effort pour le recyclage, il faut garder le cap et continuellement améliorer la qualité des matières recyclées», déclare-t-il.

 

 

 

Partager cet article