Taktika : deux rappeurs engagés font escale à Mani-Utenam

Par Éditions Nordiques 2 août 2017
Temps de lecture :

Porteur d’espoir, Taktika entrevoit sa participation au Festival Innu Nikamu comme une marque d’ouverture à l’endroit de la culture autochtone.

Engagé en matière de prévention du suicide depuis plusieurs années, le duo Taktika figure parmi les invités du Festival Innu Nikamu qui prend son envol demain à Mani-Utenam. Par leur participation à la soirée d’ouverture de cet événement rassembleur, ses membres espèrent faire en sorte que leur message universel résonne.

Taktika n’en est pas à sa première visite dans une communauté autochtone. «La première fois remonte en 2006 à Obedjiwan. Ç’a été tout un choc. Ces gens sont très souvent victimes de racisme lorsqu’ils vont en ville. C’est un fait malheureux. (…) Ce qui me touche, c’est l’humain, peu importe sa culture. Je ne mets pas l’emphase sur les différences, mais bien sur les ressemblances», insiste T-Mo

Par ses interventions auprès des jeunes, le duo se veut porteur d’un message qu’il qualifie d’universel. «On a des amis qui se sont enlevé la vie et ils n’ont pas demandé de l’aide. Mon partenaire aurait pu choisir cette voie. Il ne l’a pas fait. Ça fait aujourd’hui dix ans qu’il n’a pas consommé, confie-t-il. Aujourd’hui, il a une famille et deux enfants. Il est la preuve qu’on peut s’en sortir. Un bel exemple à suivre.»

Le rappeur demeure convaincu que ce parcours sinueux a contribué à forger l’homme qu’il est aujourd’hui. «C’est ce qui alimente le contenu de nos conférences. Ça nous permet de livrer ce message d’espoir. La musique devient un prétexte, un porte-voix. Le message est universel. On aurait pu le faire dans n’importe quel style musical. On a choisi le hip-hop, car ça nous rejoint vraiment», affirme-t-il.

Comme plusieurs, T-Mo est convaincu que le fait d’avoir une passion constitue un moyen efficace de s’accrocher à la vie. «Ça apporte du positif. Lorsque ça va moins bien, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide. Il ne faut pas cesser de dénoncer les injustices. Faire face à des épreuves n’est pas une fatalité en soi, mais bien le début d’une nouvelle étape», lance-t-il.

Un choix pleinement assumé

Loin d’imposer aux autres artistes d’être tout aussi engagés qu’ils ne le sont, ces deux membres espèrent tout de même réussir à faire une différence auprès des jeunes. C’est la raison première qui fait en sorte qu’ils ont choisi de faire une carrière en musique. «Ça exige des sacrifices. On le fait, car on souhaite avoir un impact. Si on peut sauver une vie, ça nous suffit, renchérit-il. C’est ce qui nous motive à poursuivre. Nous n’avons pas été toujours été des modèles. On ne peut pas revenir en arrière, mais on peut changer le futur.»

Par sa participation au Festival Innu Nikamu, T-Mo s’attend à faire de très belles rencontres comme ce fut le cas lors de sa récente visite à l’école Manikanetish de Uashat au printemps 2017. «On sait que c’est un festival de musique autochtone qui accorde une place aussi à des artistes non-autochtones. On connaît cette culture, mais pas autant qu’on le voudrait, enchaîne-t-il. On y va avec une très grande ouverture à l’autre. De mon côté, je n’ai eu que de bons commentaires à son égard. Je m’attends à ce que l’accueil soit extraordinaire.»

Le duo Taktika se produira lors de la soirée d’ouverture du Festival Innu Nikamu, le 3 août. Ce grand rassemblement musical se poursuivra d’ici dimanche. De nombreux artistes défileront sur scène.

Parmi eux, Zachary Richard, Joey Stylez, Florent Vollant, Claude McKenzie, Eadsé, Sly Mestokosho, Twin Flames et Moe Clark. La programmation complète peut être consultée sur Facebook : Festival Innu Nikamu.

 

Partager cet article