Statistiques encourageantes pour l’industrie minière

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À première vue, les chiffres publiés à l’intérieur du dernier «Panorama des régions du Québec» de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) semblent indiquer un avenir meilleur pour l’industrie minière de la Côte-Nord. Cette perspective, bien qu’encourageante à court terme, perdurera-t-elle ?

L’étude dévoile entre autres une diminution de 6,5 % des dépenses en investissements miniers pour la Côte-Nord en 2016,  pour un total 23,9% de l’investissement minier du Québec. Plus précisément, cela représente des investissements de 611 millions $.

Aussi, en 2016, la région a connu une hausse de 38% de la valeur de ses livraisons minérales. Un regain nécessaire, compte tenu de la diminution de 46,1% connue en 2015 et s’expliquant majoritairement par la chute du prix du fer.

Selon les prévisions de l’ISQ, la valeur des livraisons minérales de la Côte-Nord pourrait augmenter de 19,1 % en 2017, pour un total de 2,21 G$.

L’autre côté de la médaille

Pour Russel Tremblay, directeur adjoint chez Développement économique Sept-Îles, même si certains chiffres semblent démontrer des signes de relance, il ne faut pas se réjouir trop vite. «En 2013, sur la Côte-Nord, il y avait 3 347 personnes qui travaillaient dans l’industrie du fer pour des salaires de 442 M$ et en 2016,  on était rendu à 2 058 pour des 367 M$ », rappelle-t-il.

Russel Tremblay explique en partie cette récente remontée de l’industrie minière par son caractère cyclique. Il souligne toutefois la difficulté de la Côte-Nord à combler, lors de périodes prospères, la perte de population dont la région est victime durant les temps plus durs. «Sur une étude de quinze ans, la Côte-Nord a perdu 7% de sa population, c’est majeur. Entre 2006 et 2011, on a connu une période extrêmement faste, avec une croissance de 3,5%. Mais dans les cinq années qui ont suivi, on a connu une baisse de 4,4% », démontre-t-il.

Finalement, même si le directeur adjoint ne voit pas nécessairement le portrait tout en noir, il refuse de le voir tout en rose. Selon lui, la réelle relance de la région devra s’effectuer grâce à la mise sur pied de grands projets miniers tels que Mine Arnaud, ou Minerai de Fer Québec. «Les indicateurs nous disent que, oui, on s’en va vers de la prospection et de la recherche, mais il faut que ça débouche sur quelque chose de plus structurant, sinon, on va se contenter de réparer les pots cassés », croit-il.

 

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